Un second tour présidentiel avec les législatives en tête
Nous voici au bout du bout. La France désignera dimanche le 25e Président de son histoire, le huitième sous la Ve République. Dans les Alpes-Maritimes, plus de 775000 électeurs inscrits sur les listes sont invités à se prononcer. Hors l’enjeu présidentiel, sera scruté ici plus encore qu’ailleurs le score du Front national, dans la perspective des législatives. Les Alpes-Maritimes pourraient en effet être le seul département, ou l’un des très rares, à donner la majorité à Marine Le Pen. Au premier tour, la candidate frontiste y est en tout cas arrivée en tête, avec 27,74 % des suffrages, devançant de peu François Fillon (27,39 %) et plus nettement Emmanuel Macron (19,04 %).
Quel front républicain ?
Outre l’abstention (21,26 % le 23 avril), chacun soupèsera évidemment le report des voix fillonistes, l’électorat maralpin des Républicains semblant plus susceptible que d’autres de basculer, en partie, vers le FN. Un risque bien mesuré par Christian Estrosi, qui s’est démené quinze jours durant pour en atténuer les effets. On saura dimanche soir s’il a été entendu. Et cela ne sera pas sans incidence sur les querelles internes, idéologiques et personnelles, qui traversent actuellement le parti LR azuréen. D’un autre côté, le vote des 14,95 % de mélenchonistes du premier tour sera lui aussi guetté pour évaluer, surtout, dans quelle mesure Emmanuel Macron pourrait avoir une chance de faire élire un ou deux députés aux législatives des 11 et 18 juin. De la capacité des candidats estampillés « En marche ! » et « La France insoumise » à engendrer des triangulaires, voire des quadrangulaires, dépendra en grande partie le sort de ces futures législatives. De telles configurations pourraient, de fait, mettre en réel danger un certain nombre de députés sortants des Républicains.