FOOTBALL Jardim : « Finir le travail »
Il manque un petit point à l’ASM pour être sacrée championne de France. Demain, Jardim et sa bande reçoivent au Louis-II Saint-Etienne, déterminés à triompher pour cette fois faire la fête
En se présentant en conférence de presse hier, Leonardo Jardim avait la voix cassée. Celle des lendemains de victoires. Mais pas des lendemains de fêtes. Parce que le coach portugais l’a encore martelé hier : « Il manque un point pour être champion ». Dans une retenue qui invite à douter, même de l’évidence, Jardim, à la tête de Monaco depuis trois saisons, a fait preuve de prudence. Pourtant, avec trois points d’avance sur le PSG et un goalaverage ultrafavorable (+), le titre de champion ne peut échapper à Monaco. Demain, en match en retard de la e journée contre Saint-Etienne, les Monégasques n’ont besoin que d’un point pour être sacrés. Eux qui n’ont perdu que deux fois à domicile cette saison : contre Lyon le décembre, et la Juventus en demi-finale de Ligue des champions. Le bouquet final est proche !
Comment aborder cette rencontre face à SaintEtienne demain, où un petit point suffit pour être officiellement champion ?
On ne va pas changer notre façon de jouer. Je veux la même attitude et la même ambition. Quand on essaye de jouer un match nul, on est toujours plus proche de la défaite que de la victoire.
C’est aussi l’occasion de fêter le titre à domicile ?
Pour moi, l’objectif, c’est d’être champion. Le plus important pour moi, c’est de bien préparer l’équipe, en laissant l’euphorie de côté. Nous devons continuer de faire notre travail sérieusement en restant concentrés. En face, il y aura une équipe de qualité, costaude.
N’est-ce pas difficile justement de laisser l’euphorie de côté. Après le match, certains joueurs se considéraient comme champions, d’autres non ?
Les personnes qui ont le plus d’expérience savent très bien que dans le foot rien n’est terminé avant la fin. Tu es champion quand tu as plus de points que l’adversaire. Une fois seulement que mathématiquement tout est terminé. Parce qu’il peut se passer encore beaucoup de choses... Ceux qui ont plus d’expérience et la tête froide savent qu’on a besoin de prendre encore des points.
Vous pensez sérieusement que le titre pourrait vous échapper ?
Non... Je pense que ce sera difficile pour Paris de combler cet écart de buts. Mais cette année, je me souviens d’avoir regardé un match de Ligue des champions où à quatre minutes de la fin, je n’imaginais pas l’équipe renverser le match. Et puis ils ont marqué trois fois... (le coach fait référence au match retour BarcelonePSG, sans jamais citer les équipes). Ce serait quand même de la science-fiction de ne pas être champion ? Le foot, c’est comme ça. C’est ma façon de penser et travailler.
Qu’avez-vous répondu aux SMS de félicitations que vous avez reçus ?
Rien.
Vous n’avez pas répondu ?
Toutes les personnes qui m’ont envoyé des messages de félicitations attendent encore la réponse. Vous pouvez demander... Ils attendent encore.
C’est important pour vous de rester sérieux jusqu’au bout ?
Oui, c’est une question de respect pour le foot. C’est ma façon de voir la vie. Nous sommes des pros, et nous savons combien c’est difficile de remporter un titre. Ça fait mois que nous travaillons pour ça. Ce n’est pas le moment de lâcher.
Pas le moment de parler de l’avenir et du mercato...
Non, bien sûr. Seul compte le match de mercredi (demain, ndlr).
Contester l’hégémonie du PSG cette saison, c’est assez exceptionnel. Quel plaisir ressentez-vous ?
Comme pour les SMS que j’ai reçus, je répondrai à cette question après le match de mercredi, si nous prenons le point dont nous avons besoin.
Quand votre titre sera officiel, allez-vous vous lâcher ? Je suis toujours le même.
Un peu de champagne quand même...
Oui, mais il faut attendre.
Pourquoi cette saison est la plus belle de votre carrière ?
Parce que j’ai les meilleurs joueurs.
Pensez-vous être arrivé à la fin d’un cycle avec ce groupe ?
Je crois qu’il y a encore une grosse marge de progression. Je l’ai dit après la demi-finale contre la Juventus. Les Italiens étaient au top de ce point de vue-là. Concernant Monaco, il y a encore une marge de progression d’au moins %.
Vous attendez-vous à perdre des joueurs au mercato ?
Ce n’est pas le moment de parler de ça. Ce qui compte, c’est finir le travail.