Nice-Matin (Cannes)

Michèle Tabarot : « Je n’abandonne pas Le Cannet »

En piste pour un 3e mandat dans la 9e circonscri­ption, la députée-maire du Cannet laissera sa place de maire si elle est élue mais entend bien rester aux affaires dans sa commune

- PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALE PRIMI

Michèle Tabarot repart en campagne pour conserver le siège de député de la 9e circonscri­ption, qu’elle occupe depuis déjà deux mandats. Un choix qui, loi sur le non-cumul des mandats oblige, va la contraindr­e si elle est réélue à abandonner son fauteuil de maire du CannetRoch­eville. Mais, prévient-elle d’emblée, cela ne signifie en aucun cas pour elle abandonner sa commune. Interview.

Abandonner votre siège de maire ou celui de député. Un choix difficile ?

Bien sûr, cela n’a pas été facile. Mais je suis très attachée à cette circonscri­ption, que j’ai reprise à la gauche, et dans laquelle je travaille avec les maires et les habitants depuis des années. J’ai donc fait le choix de ne pas abandonner les habitants de ce territoire et de donner toutes les chances à mon parti de conserver cette circonscri­ption. À un moment où le nouveau président de la République déstabilis­e les Français, il est important que les électeurs aient un repère et puissent voter comme ils n’ont pas pu le faire au second tour de la présidenti­elle.

Cela vous contraint donc à quitter vos fonctions de maire

Soyons clairs, je n’ai pas la moindre intention d’abandonner Le Cannet. Je ne serai plus ni maire ni adjointe puisque la loi m’en empêche, mais je serai conseillèr­e municipale, je resterai présidente du groupe majoritair­e, j’assisterai aux réunions de services, je tiendrai les permanence­s sur le terrain.

Un scénario type Christian Estrosi/Philippe Pradal, alors ?

(Sourire) Plutôt ça, oui.

Avec qui dans le fauteuil de maire? On parle d’Yves Pigrenet, le er adjoint

Ce n’est pas encore arbitré. On a un mois après les élections pour s’organiser. De toute façon, il y a un vrai esprit d’équipe chez nous, on trouvera la formule qui perturbera le moins le fonctionne­ment actuel.

Qui sera votre suppléant ?

Pas Christophe Chalier, mon suppléant actuel, qui souhaite se consacrer à ses fonctions d’élu à Mouans-Sartoux [Ndlr d’opposition] et de conseiller communauta­ire. Il coordonne la campagne. Mon suppléant est issu de la société civile. C’est le Dr Bruno Pebeyre, chirurgien urologue à l’hôpital de Cannes, également très investi dans l’humanitair­e. Il m’apportera un regard extérieur très utile.

Vous venez de faire un mandat dans l’opposition. Qu’en retenez-vous?

Une frustratio­n sur le fonctionne­ment de l’opposition. Je plaide pour que les parlementa­ires puissent exercer un contrôle plus important sur le gouverneme­nt, ce qui donnerait un plus grand sens à l’opposition. J’espère que ce qui est prévu par le gouverneme­nt dans la nouvelle vision de l’élu ira dans ce sens.

Comment voyez-vous la situation actuelle au sein des Républicai­ns et dans le nouveau gouverneme­nt ?

J’ai un reproche à faire à Edouard Philippe, celui d’avoir accepté tout de suite le poste de Premier ministre. Il aurait dû, à mes yeux, attendre le résultat des législativ­es. Il a investi dans son départemen­t des candidats LR contre lesquels il va maintenant se battre. Il y a de quoi troubler les électeurs.

Votre position au sein de votre parti aujourd’hui ?

J’en veux beaucoup à François Fillon qui n’a pas eu le panache de se retirer quand les affaires le concernant ont éclaté et qui a ainsi réussi à nous faire perdre l’imperdable.

Les Républicai­ns vont-ils survivre à ces soubresaut­s ?

Cela dépendra en grande partie du résultat des législativ­es. Si nous sommes victorieux ou en nombre – et je pense que ce sera le cas – il y aura débat mais nous ferons tout pour rester ensemble afin de défendre nos valeurs et offrir au pays une majorité et une stabilité que nous sommes les seuls à pouvoir proposer. Si ce n’est pas le cas, il est clair que le parti vivra de grandes difficulté­s.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France