Trafic de portables en prison : un surveillant de Nice interpellé
Un surveillant de prison, deux ex-détenus et l’un de leurs amis ont été présentés hier au parquet de Nice. Ils sont soupçonnés d’avoir participé, à des degrés divers, à un trafic de téléphones portables au sein de la maison d’arrêt de Nice. L’introduction des appareils se serait déroulée tout au long de l’année 2016. Nadire, 35 ans – dix ans d’expérience dans l’administration pénitentiaire – devait être suspendu de ses fonctions hier soir. La police lui reproche d’avoir remis des portables à au moins deux jeunes détenus, Alioune, 21 ans et Thierry, 28 ans, des petits délinquants azuréens qui purgeaient alors leur peine pour des affaires de vols. Depuis les faits, ils avaient été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Ils ont été interpellés mercredi à Nice et Valluaris. Ils ont été mis en examen pour recel. Le surveillant de prison devra également répondre d’usage de stupéfiants, une petite quantité de cannabis ayant été découvert à son domicile lors de la perquisition. Kamal, 22 ans, ouvrier de production, serait le fournisseur des téléphones. Il les lançait par-dessus le mur d’enceinte de la prison. Il devra répondre du délit « remise irrégulière d’objets à détenu », de mars 2015 à février 2017. Le parquet a choisi de poursuivre les suspects dans le cadre d’une comparution immédiate. Les quatre hommes ont demandé un délai pour préparer leur défense. Le procureur Caroline Chassain a requis leur placement en détention provisoire mais le tribunal correctionnel, présidé par David Hill, les a remis hier après-midi en liberté. À la grande satisfaction des avocats de la défense Me David Saïd, Alice Telmon, Stephen Fernandez et Laurent Terrazzoni qui n’estimaient pas nécessaire la mise sous écrous de leurs clients. Ayant tous un domicile et des attaches dans le département, les prévenus seront présents à leur procès fixé le 21 juin, ont affirmé les avocats. CH. P.