Nice-Matin (Cannes)

Des barbelés de Moria au village de Kara Tépé

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Maria qui fait partie du staff gérant au quotidien le centre municipal de Kara Tépé tient à se distinguer du camp Moria, l’autre structure, gouverneme­ntale cellelà, qui accueille les réfugiés. Ici, aux portes de Mytilène, on préfère parléer de «village ». « Certes nous ne sommes pas un hôtel, mais essayons de faire en sorte que les conditions d’hébergemen­t restent le plus dignement possible», insiste Maria. Quitte à repeindre les préfabriqu­és de couleurs chatoyante­s ou à installer des bancs aux pieds des oliviers.

« Une pluie de pierres »

Pas de file d’attente pour accéder aux réfectoire­s, pas de grillages non plus. Kara Tépé est l’antithèse de Moria, cet autre camp de réfugiés aux allures de bunkers. Il faut dire que les tensions y sont parfois vives. Par deux fois déjà, depuis 2015, Moria est parti en fumée. Des migrants n’ont pas hésité à mettre le feu à leur abri d’infortune pour

dénoncer leurs conditions d’hébergemen­t. « On nous demande d’être toujours prêts à évacuer le camp, confirme Roy, l’un des traducteur­s de l’Office européen du droit d’asile.

Parce que parfois la tension monte. La dernière fois, c’est une pluie de pierres qui s’est abattue sur les bâtiments de

l’administra­tion. » Un car de policiers est stationné devant le camp que de hauts barbelés ceinturent. Pas le droit d’entrer, pas le droit de faire des photos...

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Salon de coiffure improvisé dans le camp de Moria.

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