Nice-Matin (Cannes)

Strecker a encore sévi!

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Après Enfermés, après Scènes de crimes, après les zombies de la Croisette, il est de retour : Olivier Strecker vient d’écrire, illustrer et éditer Les larmes de mes anges... Il devrait le présenter aujourd’hui sur la Croisette !

Un livre inspiré des romans photos de son adolescenc­e, où il met en scène Nancy, une jeune fille de 16 ans kidnappée, retenue prisonnièr­e pendant 5 ans et rejointe par d’autres compagnes d’infortune. Flippant comme il adore, tant au niveau du texte que des photos qu’il a faites lui-même sur des modèles qu’il a aussi maquillé. N’oublions pas que l’un des premiers métiers de ce monsieur, qui travaille actuelleme­nt dans un cinéma, est maquilleur pour les films d’horreur…

Tout ce sang, ces blessures, ces visions horribles sur ces photos, vous ne faites jamais de cauchemars ?

Jamais ! Vous savez je regarde des films d’horreur depuis que j’ai  ans. J’ai toujours aimé avoir peur et les premiers romans que j’ai adorés étaient ceux de Stephen King. Et puis j’ai grandi dans les cinémas : mon père en avait construit un il y a longtemps à Fos-sur-Mer.

L’histoire vous a été inspirée d’un fait divers particulie­r ?

De plusieurs sans doute. Je me suis mis dans la peau d’un père à qui on aurait enlevé sa fille et j’ai mesuré l’horreur. Puis j’ai pensé à raconter l’histoire d’une des filles en lui donnant la parole.

Cette histoire que vous racontez est illustrée à chaque page par une photo. Du coup, on a l’impression d’être dans un film… C’est un clin d’oeil aux romansphot­os qu’on ne voit plus aujourd’hui. Mais vous savez certains veulent lire l’histoire sans les photos parfois…

À travers ces images, on voit la brutalité du tueur, et son

extrême perversité aussi Les deux vont ensemble, même si le tueur n’abuse pas toujours de ses victimes, il y a quelque chose de l’acte sexuel quand il donne la mort.

À la fin, et c’est presque dissonant, Nancy fait de la prévention à l’égard des jeunes filles. Qu’est-ce qui vous arrive ?

Elle leur dit effectivem­ent de moins s’exposer et de moins provoquer car cela les met en danger. Un jour j’ai rencontré quelqu’un qui m’a suggéré de mettre toute cette horreur au service du bien. C’est sans doute ma façon de le faire. Tout cela reste hyperflipp­ant. Êtes-vous quelqu’un de fréquentab­le M. Strecker ? (Rires) Écoutez, mes modèles reviennent toujours avec bonheur pour tester de nouveaux maquillage­s et en général les personnes qui me rencontren­t n’imaginent pas une seconde la nature de ma passion. Alors oui, je crois que je le suis !

Mettre toute cette horreur au service du bien ”

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(Photo Gilles Traverso) « J’ai grandi dans les cinémas, mon père en avait même construit un… »

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