Cannes l’-M- !
Ambiance torride hier sur la plage Macé pour le concert de Matthieu Chédid et Fatoumata Diawara devant 4 000 fans envoûtés par l’effet Lamomali.
« Non, je ne connais pas l’Afrique ! » chantait-il en 1999 dans Mama Sam sur l’album Je dis aime. Matthieu Chedid a fait du chemin sur les routes d’Afrique depuis ! Hier soir, devant un public ensorcelé de 4 000 fans, le fils prodige de Louis scandait « Le bal de Bamako, j’l’ai dans la peau!». Noir comme la plage Macé dès la tombée du soir, le chaud continent s’est invité sur la Croisette, charriant ses notes ancestrales venues des tripes de -M- et du désert malien. Assis dans le sable, la Grande bleue à ses pieds, le public sage a patienté. Quelques mots de bienvenue de Thierry Fremeaux, d’abord. C’est en mode Mister Mystère, lunettes légendaires et veste scintillante, que le chanteur est apparu. Imposant d’entrée son Festival de connes fort à propos. « C’est vrai qu’à Cannnes, c’est très cul-cul. » Sur le sable, son Onde sensuelle levait des centaines de bras. La température de monter d’un cran sur la plage cannoise. Puis, cap sur le Mali. Avec une princesse, Fatoumata Diawara, en robe chamarrée et à la voix sublime. Telle une utopie, Lamomali, album politique, éloge du métissage, a conquis la foule bigarrée. Dansant dans le sable. Hop, -M- le Mali-cieux arbore une veste africaine flamboyante à strass. Hypnotise. Embarque les spectateurs dans son épopée. Avec humour et délicatesse. Envoûtants, les riffs de kora, harpe africaine sublimée par Toumani Diabaté, magnifique en tenue traditionnelle or, et son fils Sidiki. Sur Une âme, chanson humaniste, c’est la communion sous les étoiles. Manitoumani est reprise en choeur… Envoûtement total. Mais revient un punchy Machistador et ses envolées de guitares ! Avec Solidarité, la joie de vivre inonde l’atmosphère. On se croirait au Bal de Bamako… « Toi qui que tu sois, je te suis bien plus proche qu’étranger », disait Andrée Chedid, sa chère grand-mère poète. À l’issue de deux heures de chaleureux show, on rêve d’un monde meilleur. Pour notre Guiguy qui aurait adoré…