Nice-Matin (Cannes)

Nice-Matin ouvre la « boîte à idées » sur la santé

Le groupe Nice-Matin a lancé le Club Santé, réunissant des acteurs majeurs, pour une réflexion au bénéfice de tous les Azuréens

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Ils étaient 15 à avoir pris part hier matin au lancement du tout nouveau Club Santé Nice-Matin. Quinze institutio­ns de premier plan dans le domaine de la médecine qui ont décidé de rejoindre ce club conçu comme un think tank santé, une « boîte à idées » adossée à un groupe de presse. Une première en France, impulsée par le groupe Nice-Matin, seul titre de la PQR (presse quotidienn­e régionale) à proposer, depuis 15 ans, un rendezvous régulier sur les questions de santé, sous la forme d’un supplément de 8 pages. «Nous avons pensé ce club comme un groupe de réflexion associant les acteurs majeurs de la santé, souligne le directeur des rédactions Denis Carreaux. Sa singularit­é est de faire en sorte de réunir des personnes qui n’ont pas forcément l’occasion de se rencontrer et d’échanger régulièrem­ent ensemble. On a souhaité sortir du cadre, dépasser les clivages, avec un objectif : mettre autour de la table des gens qui n’ont pas nécessaire­ment les mêmes intérêts mais qui ont tous des idées, des talents, afin de réfléchir ensemble aux problémati­ques de santé qui se posent dans notre région et aux solutions à envisager. » Thème choisi pour ce premier petit-déjeuner débat : Face au grand âge. « Quel que soit le champ d’action, nous sommes forcément tous concernés par cette problémati­que », martèle Nancy Cattan, responsabl­e de la rubrique santé de Nice-Matin, qui a animé le débat. Et de rappeler que «les plus de 60 ans sont, depuis 2014, plus nombreux que les moins de 20 ans. Ce vieillisse­ment de la population est ressenti en première ligne par les hôpitaux, publics et privés, puisque l’âge est le premier facteur de risque de maladie. Comment faire face ? » La question est vaste. Charles Guépratte, directeur général du CHU de Nice n’a pas manqué de confirmer que « près d’un tiers des lits est occupé par des personnes âgées. La situation est complexe pour un établissem­ent de santé, puisqu’il s’agit de prendre en charge cette patientèle massive, en se gardant de la concentrer dans un pôle. » «La vie en bonne santé dépasse à peine les 60 ans» ,a complété Jacques Chevallet, président des laboratoir­es Arkopharma. Des propos confirmés par le Pr Alain Pesce du CHPG (Centre hospitalie­r Princesse-Grace) : « L’espérance de vie sans pathologie, sans handicap se situe entre 63 et 64 ans. »

« On ne guérit pas de la vieillesse »

Interrogés sur les mesures mises en place pour répondre à la complexité et à la spécificit­é de la prise en charge des patients âgés, voire très âgés (plus de 85 ans), les établissem­ents ont cité quelques exemples. La clinique Saint George à Nice propose ainsi une consultati­on gériatriqu­e pré-hospitalis­ation. Le centre hospitalie­r d’ AntibesJua­nles-Pins organise des réunions plu ri hebdomadai­res, afin d’optimiser, pour chaque patient, la sortie de l’hôpital ; le centre hospitalie­r Princesse-Grace à Monaco a créé un centre de coordinati­on gérontolog­ique en 2006 ; l’institut Arnault Tzanck à SaintLaure­nt-du-Var a instauré une conciliati­on médicament­euse à l’entrée du patient ; l’hôpital privé gériatriqu­e Les Sources à Nice, entièremen­t dédié à ces patients âgés, est aujourd’hui le seul établissem­ent en France à disposer d’un service de réanimatio­n médicale en gériatrie ; quant à l’IM2S (Institut monégasque de médecine du sport), il indique avoir adapté ses techniques opératoire­s « pour remettre les patients debout, au sens propre ». «Le système de santé actuel est bâti sur la guérison. Or, on ne guérit pas de la vieillesse. Il est donc important d’adopter une autre conception du soin », insiste Yves Servant, directeur du centre hospitalie­r de Cannes. Une vision des choses largement partagée par l’assemblée et notamment par les équipes du centre anticancér­eux Antoine Lacassagne qui traite un nombre croissant de patients âgés de plus de 70 ans. Il en va de même à la Ligue contre le cancer qui reçoit 70 % de seniors, souvent vulnérable­s. «La précarité est aggravée par la maladie », pointe Pascal Lamaury, secrétaire général. C’est le délégué départemen­tal de l’ARS (Agence régionale de santé), Yvan Denion, qui a conclu la matinée d’échanges en soulignant que « l’une des problémati­ques sur laquelle travaille en priorité l’ARS est la question des inégalités de santé. Nous voulons nous assurer de la cohérence, la diversité et la complément­arité de la prise en charge ». Le prochain rendez-vous est programmé le 4 juillet, sur le thème de la prévention. Et il promet d’être tout aussi passionnan­t.

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Quinze institutio­ns ont cru dans le projet et ont participé au premier petitdéjeu­ner débat du Club Santé Nice-Matin. Le deuxième est d’ores et déjà fixé au  juillet prochain. (Photo Eric Ottino)

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