Antibesland (encore) dans le collimateur de la mairie Retour aux sources du loisir, cet été, avec le Siesta Club
Le parc d’attraction de la plaine de la Brague à Antibes-Juan-les-Pins génère des nuisances sonores : les contrôles effectués durant l’été 2016 en attestent. Mais les PV sont sans effet...
Les représentants d’Antibesland ne participent pas cette année à la réunion. Ils nous ont envoyé un courrier et fourni le document technique attestant des améliorations effectuées sur les manèges pour atténuer le bruit...» Et, pourtant, malgré l’absence des responsables du parc, notifiée par Eric Duplay, adjoint à la santé, on a beaucoup parlé du parc d’attraction durant la réunion concernant la charte de bon aloi. Chaque année, riverains de la plaine de la Brague et entreprises du secteur, campings, Marineland, Siesta, etc ; sont réunis par la Ville pour faire le point sur les avancées ou les reculs, de la charte anti-bruit inaugurée en 2004. À l’origine, il s’agissait de lutter contre les nuisances sonores, excessives durant la saison estivale. La police municipale procède, du 15 juin au 15 septembre, à des relevés sonores à AntibesEst, du vendredi au dimanche. Les contrôles ont lieu vers 1 heure et 4 heures et concernent une quinzaine d’emplacements. Cela permet de dresser une cartographie du bruit, véritable outil de travail. En général, les nuisances les plus fortes proviennent du trafic routier, plus dense l’été. On prend soin aussi de procéder à des mesures lorsque la circulation s’apaise, pour traquer toute pollution. « Depuis l’élaboration de la charte, de gros progrès ont été réalisés, en concertation avec les principaux établissements, comme la Siesta et Marineland », a rappelé Eric Duplay. En 2016, les deux entreprises, qui étaient représentées lors de la réunion, n’ont enregistré qu’une plainte chacune. En revanche, la Ville a comptabilisé 21 doléances, fruit d’une pétition, concernant Antibesland , sur un total de 144 plaintes au niveau de la commune. Dans ces cas, la Ville procède à des contrôles ciblés. « À la suite des plaintes, nous avons procédé à des interventions dans le secteur du camping Douce France riverain du parc d’attraction. Le seuil de nuisance toléré est dépassé. L’essentiel provient essentiellement de l’animation, les gens qui crient sur les manèges, etc. » Des efforts de la part des forains ont été relevés : baisse de l’ambiance musicale et travaux pour rendre moins bruyants manèges et autres machineries. Mais cela ne suffit pas.
Pétition de cent signatures
Les excès constatés depuis 2010 ont fait l’objet de plusieurs procès-verbaux entre 2011 et 2016. Leur issue devant la justice diffère mais reste sans effet. En 2011 et 2012, les PV ont été classés C’est le « bon élève » de la charte dite de bon aloi ou charte anti-bruit. Le cas du célèbre casino de jeux la Siesta a été cité en exemple, par Eric Duplay. On est loin des plaintes, il y a quelques années, pointant du doigt les excès sonores de la discothèque, les soirées en plein air, les feux d’artifice, etc. D’ailleurs, la Siesta va dire adieu à sa discothèque. Une page historique va être tournée, comme l’a expliqué Alain Pistolesi, directeur général du mythique établissement, invité par Eric Duplay a dévoiler ce tout nouveau projet. La Siesta mise désormais sur le Siesta club, « complexe multi-loisirs », pour toute la famille, de 8 heures à 20 heures. « Un véritable retour aux sources » selon le directeur général. Exit, donc cet été, la piste de danse à ciel ouvert et place aux loisirs nautiques, du nuls. En 2013 et 2014, « l’extinction de l’action publique » a été prononcée. En 2015, l’affaire devait être jugée par le tribunal de police de Cannes qui s’est déclaré incompétent. Le dossier n’aurait pas été transmis par le tribunal de grande instance de Grasse ! Le PV de 2016 est en cours d’instruction. Dans le cadre de la santé publique, le maire a pris plusieurs arrêtés pour avancer, à 23 h 30, la fermeture du parc d’attraction. En 2012 et 2015, les arrêtés ont été attaqués par les propriétaires d’Antibesland. « Ils ont été jugés légaux », rappelle Eric Duplay. Quid de l’arrêté 2016 ? Il n’y en a pas. Le PV a été dressé le 10 septembre. La saison était déjà trop avancée et la fréquentation moindre, selon la Ville, pour nécessiter un arrêté. « Toutes ces actions devant la justice coûtent de l’argent aux contribuables, depuis des années ! Pourquoi ne pas décider d’une fermeture administrative ? On l’a fait pour certains campings ! » s’est insurgée une riveraine. « Pour les campings, c’était la décision du préfet, à la suite des inondations » , a insisté Eric Duplay. Prochainement, une pétition forte d’une centaine de signatures va être déposée en mairie. De quoi alimenter un nouvel arrêté et un énième procès-verbal ? À suivre. paddle à la bouée tractée, en passant par le ski nautique, le wake-board, le trapèze volant, le beach-volley, etc. Avec un restaurant. Et une plage privée plus étoffée. « L’objectif est d’offrir un lieu décontracté, pour boire un verre, manger, entre amis ou en famille et s’amuser », a résumé Alain Pistolesi. Bonne nouvelle : l’entrée du nouveau complexe sera gratuite. Bien sûr, il faudra payer pour les activités. Alain Pistolesi n’a pas caché que ce changement de cap de l’établissement était une véritable remise en cause, fruit d’une longue réflexion : « Avec la fermeture de certains campings, après les inondations d’octobre 2015, nous avons enregistré une baisse de fréquentation de la discothèque. Nous sommes partis aussi d’un constat : entre la fermeture de la plage, à 18 heures, et l’ouverture de la discothèque, il n’y avait rien… »