Un blockbuster maudit Notre coup de coeur Fun & Gun
D’Alex Kurtzman. Avec Tom Cruise, Russell Crowe, Annabelle Wallis. Durée : h . Genre : fantastique. Notre avis : ★ Bien qu’elle ait été consciencieusement enterrée dans un tombeau au fin fond d’un insondable désert, une princesse de l’ancienne Égypte, dont le destin lui a été injustement ravi, revient à la vie décidée à déverser sur notre monde des siècles de rancoeurs accumulées. Des sables du Moyen Orient aux pavés de Londres en passant par les ténébreux labyrinthes d’antiques tombeaux dérobés, Nick Morton tente de l’arrêter. L’exercice du reboot est toujours à double tranchant. Sans être devenue culte la série La Momie faisait office de joyeux défouloir, genre de sous Indiana Jones agrémenté d’humour dû en grande partie à la présence de Brendan Fraser… dans un rôle que convoitait déjà en 1999 un certain Tom Cruise. Il a donc fallu attendre 18 ans avant de voir la star de Top Gun se lancer à son tour dans une aventure, pleine de péripéties. Cependant, en dehors d’une base « pseudo mythologie égyptienne » elle n’a pas grandchose à voir avec son aînée… On est désormais dans un blockbuster générique pimenté d’effets spéciaux plutôt jolis et de cascades aux quatre coins du monde. Entre deux apparitions de hordes de momies mort vivantes, ce cher Nick Morton – qui aurait pu s’appeler Ethan Hunt vu le copier-coller du personnage – séduit la belle blonde de service et rencontre un certain Docteur Jekyll (ou Mister Hyde, au choix), campé par un Russell Crowe pataud à souhait… Présence du scientifique pas anecdotique : en permanence Alex Kurtzman, joue sur le rapport entre le bien et le mal, présents dans chaque être, humain ou divin. Pas de quoi révolutionner le genre, ni lui enlever cet aspect Da Vinci Code gênant car bavard, mal rythmé et incohérent, mais de quoi au moins, éviter le manichéen. De Ben Wheatley. Avec Brie Larson, Cillian Murphy, Armie Hammer. Durée : h . Genre : action. Notre avis : ★★★ Une vente d’armes clandestine doit avoir lieu dans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sont associés se retrouvent face à face : deux Irlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gang dirigé par Vernon et Ord. Mais rien ne se passe comme prévu et la transaction vire à l’affrontement. C’est désormais chacun pour soi… pour s’en sortir, il va falloir être malin et résistant. Dans le genre petit plaisir survitaminé, difficile de dépasser Free Fire. Désireux de changer totalement d’univers après la déroutante satire sociale High Rise , Ben Weathley s’essaie au gun fight mâtiné d’un soupçon d’humour noir… sa réussite est insolente. Pas de fond, ni de propos intellectuel à signaler, mais une volonté farouche de divertir le public en compagnie d’une galerie de personnages décalés, écrits avec justesse et remarquablement interprétés. Au milieu des gars (des)armés – Armie Hammer impassible, Cillian Murphy moustachu ou le sud-africain Sharlto Coopley, exemplaire en faux chef de bande –, Brie Larson, la mère oscarisée de Room, brille et n’a rien à envier question personnalité à la bande de pieds nickelés qui l’entoure. Car au fond peu importe le camp, trafiquants d’armes ou acheteurs, on a davantage affaire à des petits malfrats qu’à des surdoués de la gâchette. Superbement mis en espace, ce huis clos dans un sombre hangar voit les balles fuser, manquer leur cible, les atteindre à des moments inattendus. Par son lot de piques et d’humour tarantinesque, la joute verbale n’est pas en reste et les négociations du départ laissent place à des gamineries avant que les bas instincts psychopathes surgissent. En résumé c’est fun… et rétro par son ton et son esthétique, empruntée aux bandes dessinées des années 1970. On en redemande.