Nice-Matin (Cannes)

La saison de la discrète truffe d’été est lancée

Le premier marché de la tuber aestivum s’est tenu à Aups dans le Var. Jusqu’à fin août, amateurs comme simples curieux peuvent venir déguster les subtiles saveurs de la prestigieu­se cousine noire

- M. B.

Sur le plan gustatif, la truffe d’été a toute sa place ! martelait Francis Gillet, président du Syndicat des trufficult­eurs varois, mercredi, à l’ouverture du marché de la truffe d’été à Aups (Var). De son côté, Philippe De Santis, vice-président du syndicat expliquait : « Il y a autant de différence­s entre les truffes d’été et d’hiver qu’entre une pomme et une poire. Celle d’été se mange crue. Elle a un petit goût de noisette. Elle est à déguster sur des produits neutres pour que son goût ressorte: salade, écrasé de pomme de terre, gnocchis… » De juin à août, de 9 h 30 à 13 heures, la tuber aestivum est mise à l’honneur tous les mercredis, sur la place Mistral.

Mauvaise récolte

« Cette année, nous avons perdu près de 60 % de la récolte, regrettait le vice-président. Le gel a fait des ravages au moment où les truffes étaient en train de se développer. Mais nous avons eu un beau printemps pluvieux. La truffe est rare, mais elle est belle ! » Vendue à près de 240 euros le kilo, elle atteindra les 300 euros d’ici une quinzaine de jours, « quand elle sera plus mûre, et qu’il y aura plus de demande. On l’appelle truffe d’été, mais c’est plutôt une truffe de printemps. Les premières sont moins goûteuses. Mais d’une semaine sur l’autre, elles mûrissent et développen­t leurs saveurs. » Chaque mercredi, des restaurate­urs locaux seront là pour sublimer la truffe. « Jusqu’à fin août, huit chefs viendront présenter des recettes autour de la truffe sur le marché. »

Des restaurate­urs du cru

L’autre jour, au tour de Claude Archier du restaurant aupsois Le Provençal. Au programme, du snacking. Toast de pain grillé avec fromage de chèvre de Fox-Amphoux et bâtonnets de truffe légèrement salés, à l’huile d’olive d’Aups. Ou encore choux farcis de chantilly au foie gras à la truffe d’été. « La truffe est un produit intéressan­t à travailler, soulignait le chef. C’est un produit du terroir, d’ici. C’est notre étiquette. En général, on la travaille crue ou juste tiédie. » Quant à Francis Gillet, quand il faut parler de truffe, il ne mâche pas ses mots. « Dès que l’on prononce le mot truffe, ça fait tilt dans l’imaginaire des gens. C’est un produit qui bénéficie d’une belle image. Qui n’est pas courant, on n’en mange pas à tous les repas. » Et de louer les mérites de ce marché : « Ici, tout le monde peut venir acheter de la truffe. Il parait même que nous sommes le seul marché au détail de France ! »

 ?? (Photos Philippe Arnassan) ?? Le marché se déroule tous les mercredis, de  h  à  heures, devant la maison de la truffe. Cette année, huit cuisiniers de la région proposeron­t également leurs recettes, à l’image de Claude Archier (à droite), chef du restaurant aupsois Le...
(Photos Philippe Arnassan) Le marché se déroule tous les mercredis, de  h  à  heures, devant la maison de la truffe. Cette année, huit cuisiniers de la région proposeron­t également leurs recettes, à l’image de Claude Archier (à droite), chef du restaurant aupsois Le...

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