Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL Bronn : ascension express

Il y a un an, Dylan Bronn jouait en DH à Cannes. Aujourd’hui, il est titulaire en L2 et internatio­nal

- PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVAIN MUSTAPIC

Passé en moins d’un an de la DH avec Cannes à la Ligue 2 avec un contrat profession­nel qui court jusqu’en 2019 chez les Chamois Niortais et au statut d’internatio­nal avec la Tunisie, le défenseur Dylan Bronn (22 ans aujourd’hui) a réalisé son rêve de vivre de sa passion. Né et formé à Cannes depuis ses 4 ans - avec un bref passage par l’ES Cannet-Rocheville - ce « 100 % Cannois » comme il se décrit, ne manque pas une occasion de revenir à La Bocca auprès de sa famille. Il revient sur sa fulgurante ascension et espère continuer sur sa lancée.

Comment se retrouve-t-on aussi vite de la DH avec Cannes à titulaire à Niort ?

C’est un concours de circonstan­ces, mais il faut aussi énormément de travail. J’ai toujours cru en moi, même en DHR ou quand je descendais en PHA. Ensuite, Cédric Lubasa, avec qui j’ai joué à Cannes lors de ma dernière saison est venu vers moi alors que j’étais blessé. A ce moment, je me disais qu’il fallait calmer le foot et chercher du boulot. Il m’a dit de bien me préparer pour qu’il puisse m’envoyer plus haut. Au début je n’y croyais pas trop, mais il a lié l’acte à la parole.

C’est-à-dire ?

Un agent est descendu de Paris pour me voir et il m’a envoyé en essai avec le groupe de Ligue  des Chamois Niortais. Ça s’est super bien passé. J’ai eu un retour pour reprendre avec les jeunes du club, en CFA, et j’ai immédiatem­ent accepté car il y avait la perspectiv­e de la Ligue  audessus. C’est la première fois de ma vie que je quittais le cocon familial pour un horizon inconnu. Je ne pensais pas que ça allait être un aussi bon choix que d’aller à Niort. Pour l’instant, tout fonctionne, j’espère que ça va continuer le plus possible…

Finalement, tu es titulaire dès la première journée…

L’entraîneur de l’équipe première a fait appel à moi pendant la préparatio­n car il y avait des blessés en défense. Je suis venu pour une semaine, j’ai tout donné et je suis resté avec le groupe toute la saison. Je démarre titulaire contre Lens alors que je n’étais pas pro. C’était magnifique, ça ne pouvait pas mieux commencer. Après, je suis ressorti du groupe avec les retours des blessés, mais au bout de - semaines ça allait moins bien, donc le coach m’a fait à nouveau jouer. Je me bats à chaque match pour garder ma place. A ce niveau-là, c’est très difficile. Je repars chaque semaine comme si j’étais un nouveau.

Quand Cannes a été rétrogradé en DHR (été ), pensais-tu partir ?

J’avais  ans, quelques matchs de CFA, mais je n’ai eu aucune propositio­n, peut-être car je n’avais pas d’agent. Je suis resté en DHR, j’ai assumé. Après la montée en DH, j’ai fait des essais avec les réserves de Reims et Auxerre, mais ça ne s’est pas fait. La suivante a été la bonne.

Tu fais même partie des révélation­s de l’année en Ligue …

Je suis arrivé tout neuf, inconnu, avec le  dans le dos. Ça va à   à l’heure, il faut se faire respecter, les joueurs sont super costauds. J’ai appris ça à l’AS Cannes, car j’ai été très bien formé. Et j’ai vraiment faim, car je viens d’en-bas, j’en ai chié pour arriver là (sic).

Des rumeurs te lient déjà à des clubs de Ligue . Bordeaux, Saint-Etienne et Montpellie­r ont été évoqués. Qu’en est-il ?

Je n’ai pas eu d’appel du club ou autre. Il n’y a rien de concret, juste des on-dit et quelques touches via mon agent. Je me concentre sur ma saison avec Niort, ma deuxième en tant que pro. Après, si un jour je peux aller en haut, je me battrai pour. Ça ne me fait pas peur, j’ai envie d’aller le plus haut possible.

En signant à Niort, imaginais-tu devenir internatio­nal dans l’année ?

Alors ça, pas du tout ! C’était une grande surprise, la cerise sur le gâteau. Je suis Tunisien par ma mère, la Fédération est venue vers moi. J’étais très fier d’être pré-convoqué puis convoqué pour un stage avant d’affronter le Cameroun et le Maroc.

Comment ça s’est passé ?

J’ai été très bien accueilli. C’est vraiment un autre monde. On représente un pays, c’est exceptionn­el. Face au Cameroun, j’étais sur le banc et je voyais Aboubakar, Abdennour… des gars que je regardais à la télé il y a peu. Puis contre le Maroc, j’ai été titulaire. Rien que d’y penser, j’en ai des frissons. Le stade à Marrakech, les gens, le rythme… c’était exceptionn­el.

Tu avais déjà songé à ton choix pour une sélection (il était également éligible aux sélections françaises et allemandes via son père) ?

J’étais tout en bas, je n’y pensais pas, j’espérais juste accrocher un club en National ou CFA pour essayer de gagner ma vie avec ça. Quand ça s’est présenté, je ne pouvais pas refuser. Ça rend ma famille fière, c’est le plus important. C’est ce qui me rend le plus heureux.

Et maintenant, tu penses à la Coupe du Monde  ?

Je ne peux pas encore me projeter. A moi de faire mes matchs à Niort pour continuer à être appelé. Après, s’il y a coupe du monde... (il coupe) je pense que je ne rends pas compte en fait. Mais c’est tant mieux, ça évite la pression. Je prends les choses comme elles viennent. Il faut rester le même et kiffer le moment présent.

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Dylan Bronn profite de ses vacances pour revenir dans sa région. (Photo S.M.) Bronn (à g.), ici contre Auxerre, compte désormais  matchs de L. (Photo PQR/L’Yonne Républicai­ne)
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