Nice-Matin (Cannes)

Patrick Fiori : « La passion, c’est ce qui nous sauvera de tout»

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Dans le Palais des Victoires, ils se sont jetés dans les bras l’un de l’autre. Deux frères d’armes, définitive­ment en paix. L’amitié virile et sensible, pour marque de respect mutuel. Patrick Fiori, Patrick Bruel. Pour les deux soirées 1 000 choristes à Cannes, « les Patrick » semblaient complices comme jamais. D’une seule voix pour Corsica. « C’est un hymne à la paix, à la tolérance, qui est plus puissant que les Patrick, souligne le plus Corse des deux. Avec Bruel, on ne se voit pas souvent, mais on se sent forts et unis dès qu’on chante cette chansonlà». Corsica. Le titre a une résonance moins people et plus originelle pour Fiori, dont les racines insulaires sont maternelle­s. Même si le jeune Patrick Chouchayan (son patronyme arménien) est né et a grandi à Marseille. « La Corse, c’est mon havre de paix. je suis tombé amoureux de l’île, à laquelle je garde une fidélité sans pareille, confirme le grand brun. Mais je n’oublie pas l’Arménie aussi. Mon prochain album sera sans doute plus lié à ces autres origines, que je revendique en jouant du doudouk. Mes racines, je les arrose…» Paroles. Et musique. Chez Fiori, elles valent Promesse. À l’image (et au son) de ce nouvel opus qui sort le 29 septembre. Où l’auteur-compositeu­r a souhaité se livrer en toute liberté. « Promesse, c’est tout ce que j’avais mis de côté dans l’écriture et la musique, et que je m’étais interdit. Ce n’est pas vraiment une révolution, mais une évolution, explicite l’intéressé. C’est aussi la promesse que j’ai faite, au public comme à moi-même, d’être toujours là, d’aller vers les gens, d’être un père pour ses fils. De rester authentiqu­e… »

« Quand on parle de migrants... »

Patrick Fiori, l’éternelle fibre romantique. Et puis l’actu, « mais toujours évoquée avec pudeur et retenue. Je dis toujours que je suis un rescapé du génocide arménien, alors quand on parle de migrants, je sais que ça parle à mes parents et grands-parents… ». Le coeur qui bat toujours… à quel rythme ? « L’album a une tonalité électro-rock, avec quelques morceaux accompagné­s d’un orchestre philharmon­ique. Ça parle d’amour, de rupture, de la vie de tout le monde. Je suis encore en écriture, il n’est pas tout à fait fini. Mais il y aura beaucoup d’émotions… ». Et de passion aussi. « Je reste un passionné, y compris pour tout ce qui passionne les autres. Sur mon album corse, tous les chanteurs insulaires avaient une vie parallèle : boulanger, menuisier, postier… Et ce n’est pas parce qu’on a les mains pleines d’essence dans un garage que l’on est malheureux, philosophe cet artiste-artisan, dont l’instinct masculin le pousse avant tout à se montrer humain. Surtout en ces temps difficiles, où la barbarie n’est jamais si loin. « La passion, c’est ce qui nous sauvera de tout. Tout ce qu’on a bâti avant est important. Ce n’est pas un château de cartes, ça ne s’écroule pas comme ça ». Son premier single, Où je vis, est une première invitation à redécouvri­r Fiori. Patrick se lève, nous serre la main, sans être comptable du temps imparti. Malgré un agenda chargé, il nous a accordé un bel entretien. Comme promis.

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? Généreux, Patrick Fiori aime chanter avec   choristes amateurs et un orchestre philharmon­ique, comme il l’a fait cet été à Cannes en compagnie de Patrick Bruel et Vincent Niclo. Mais sa carrière solo prend un nouvel élan avec Promesse, l’album qui...
(Photo Patrice Lapoirie) Généreux, Patrick Fiori aime chanter avec   choristes amateurs et un orchestre philharmon­ique, comme il l’a fait cet été à Cannes en compagnie de Patrick Bruel et Vincent Niclo. Mais sa carrière solo prend un nouvel élan avec Promesse, l’album qui...

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