Nice-Matin (Cannes)

Roland Magdane: « Le rire, c’est ce qui me fait durer »

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Roland Magdane has been? Vous rigolez ! À 68 ans, l’humoriste n’a jamais été aussi populaire et réclamé. Environ 80 galas par an, qui affichent souvent complet. Avec des sketches (le barbecue, les organes, la lettre…) et des expression­s (Oh l’épicier là oh! Pars pas les mains vides) dans la mémoire populaire et l’inconscien­t collectif. L’aventure incroyable d’un fils de mineur, qui bosse d’arrache-pied pour que tout le monde, de génération en génération, puisse se marrer. Et ce n’est pas une blague ! Avec Roland, rien de plus sérieux, que le rire… «Mon père disait toujours : tu prends le chiffon et tu ne le lâches pas », sourit le bosseur, qui conserve la lampe paternelle du mineur dans son bureau afin de garder toujours l’esprit bien éclairé. Dans ce métier, il ne faut jamais se foutre de la gueule du public. Faut toujours lui donner ce qu’il attend, et 50 % en plus ! Une fois dans ma carrière, j’ai testé une semaine un nouveau spectacle qui ne fonctionna­it pas assez. J’ai annulé toute la tournée dans la foulée ». Même dans sa villa de Saint-Paul-deVence, où il nous reçoit avant son spectacle de ce soir à Sainte-Maxime (lire page VII), Roland Magdane « passe au moins trois heures par jour sur [son] ordinateur ». Le bonhomme n’est vraiment pas du genre à dormir sur ses lauriers. Ni à faire une sieste sous un de ses oliviers ou au bord de sa piscine, où s’ébattent les icônes de Titi et gros minet. Parmi ses six chiens et chats (« ici, c’est comme chez Drucker, on fait de l’élevage ! ») Magdane aussi a des allures de gros matou, qui se frise les moustaches. Ah, ses moustaches… Depuis ses débuts il y a 40 ans, les bretelles et la cravate à pois de Mister « ouin-ouin » ont disparu. Pas le talent comique, ni les bacchantes sympathiqu­es. Grâce à la Côte d’Azur! «Je les porte depuis vingt-cinq ans. Au début, c’était comme ça. Jeune papa, j’avais trouvé un emploi de saisonnier sur la plage Mickey à Golfe-Juan… ». Le job sera tellement au poil, qu’après un été bien chargé et un visage trop bronzé, plus possible de les raser ! « En vérité, je l’ai fait un peu plus tard… Mais ça me faisait tout drôle, je n’étais plus habitué. J’arrêtais pas de me regarder dans les vitres, j’aillais devenir fou si je ne les laissais pas repousser ». Moustaches que l’on retrouve aussi sur la pochette d’un album musical, intitulé… Restrictio­ns. Une rareté! Depuis un grave accident de Ferrari en plein succès dans les années 1980 (« Juste avant de toucher le mur, je me suis dit :, merde, je vais mourir, et je n’ai encore rien fait ! »), Magdane a conduit son existence à 100 km/h, comme dans un conte de mille et une vies. Une conquête de l’Amérique au Comedy Store, temple du stand-up sur Sunset Boulevard, une série sur CBS (Two Diamonds) durant cinq ans, puis un retour au pays, où l’acteur a même voulu écrire ses chansons de Roland. « J’ai réécouté l’album récemment, je n’ai pas à garder la tête basse. Mais c’était des morceaux graves ou sombres et, quand je suis rentré des ÉtatsUnis, pour les gens, Magdane, c’était la rigolade». Pas de clown triste, on n’échappe pas à son destin. Même si, à l’image de Coluche jadis, il aimerait un jour crever l’écran avec son Tchao Pantin.

 ?? (Photo Franz Chavaroche) ?? Même dans sa paisible maison de Saint-Paul, Roland Magdane déborde de projets. Ses skeches font partie de l’intimité familiale de plusieurs génération­s. A tel point qu’un jour, l’actrice Audrey Tautou s’est plantée devant sa table à La Colombe d’or à...
(Photo Franz Chavaroche) Même dans sa paisible maison de Saint-Paul, Roland Magdane déborde de projets. Ses skeches font partie de l’intimité familiale de plusieurs génération­s. A tel point qu’un jour, l’actrice Audrey Tautou s’est plantée devant sa table à La Colombe d’or à...

Newspapers in French

Newspapers from France