Nice-Matin (Cannes)

Épicerie solidaire “A la croisée des besoins” : « On risque de mettre la clé sous la porte ! »

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Le local, situé rue Dabray à Nice, est petit. Petit, mais accueillan­t. Il a, surtout, une vraie mission sociale. A l’épicerie solidaire d’A la croisée des besoins ,on vient pour remplir son frigo. Mais pas seulement... Cette associatio­n distille aussi réconfort à des familles qui, sans elle, aurait le ventre vide et le coeur gros. Sauf que François Desplanque­s, son président, qui d’habitude a toujours le sourire, est un peu moins serein depuis quelques jours. Plus du tout même. «J’ai peur de devoir fermer la porte rapidement... et ne plus jamais pouvoir la rouvrir », souffle-t-il.

« C’était notre chauffeur notre chef d’équipe»

Sur ses trois contrats aidés, qui lui permettent de faire tourner la boutique, il ne lui en reste plus qu’un seul. Et peut-être pas pour longtemps. Le premier contrat aidé s’est arrêté, faute de budget, à la mi-août. Le deuxième ? « Il devrait être renouvelé en octobre et je crains qu’il ne me fasse la même réponse que pour le premier : plus de crédit ». Un coup dur. « C’était un poste stratégiqu­e. Ndiaye, c’était notre chauffeur, c’est lui qui allait chercher la nourriture à la Banque alimentair­e, c’était aussi notre chef d’équipe. Il coordonnai­t les bénévoles. Un maillon clé de l’associatio­n. En attendant qu’il retrouve du travail, il a accepté de rester et d’être bénévole. Mais jusqu’à quand ? », détaille François Desplanque­s. Les deux employés ont tous les deux plus de 50 ans.

Plus de  foyers en grande précarité, nourris

L’épicerie s’occupe de plus de quatre cents foyers. Des gens en grande précarité qui ont été aiguillés vers elle par une assistance sociale. « On a beaucoup plus de demandes que de bénéficiai­res », constate François Desplanque­s. Sa petite boutique solidaire est ouverte le mardi, le jeudi et le samedi de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures. Il hausse les épaules : « C’est un vrai casse-tête pour nous. J’ai tellement peur que ce soit la mort de notre associatio­n». Pour autant, le militant associatif reste combatif : « J’ai écrit à notre député En marche !, Cédric Roussel, mais je n’ai pas encore eu sa réponse. J’ai prévenu la Banque alimentair­e. Et j’ai convoqué mon conseil d’administra­tion pour que l’on essaie collective­ment de trouver une solution. » A la Croisée des besoins essaie aussi de se rapprocher d’une autre associatio­n Accompagne­ment, Lieux d’accueil - Carrefour éducatif & social. « Elle est plus solide que la nôtre, mais ce n’est pas du tout certain que cela se fasse. Et si oui, de toute façon, cela prendra du temps », soupiret-il. Du temps, il n’en a pas. Octobre, c’est demain...

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