Aidons-les!
Le passage de l’ouragan a laissé un paysage de désolation sur les deux îles. L’eau et l’électricité sont coupées et un bilan provisoire fait état de quatre morts côté français et un côté hollandais
L’ouragan Irma a dévasté les Antilles et détruit à 95% les îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin où 5 morts étaient à déplorer hier. S Les secours s’organisent avec des pompiers azuréens dans le dispositif. Partenaire de la Croix-Rouge, Nice-Matin lance un appel aux dons pour venir en aide aux sinistrés. Faut-il craindre un tel phénomène en Méditerranée ?
Edouard Philippe a affirmé que « quatre personnes décédées » ont été retrouvées pour l’instant sur l’île de SaintMartin et « aucune personne décédée n’a été constatée à ce stade » sur Saint-Barthélemy après le passage de l’ouragan Irma, hier lors d’un point presse au ministère de l’Intérieur. Le bilan provisoire est donc revu à la baisse par rapport à celui donné ce jeudi matin par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, faisant état de « huit morts et 23 blessés » sur les îles françaises. « Le bilan humain est encore incertain (...) dans la mesure où des opérations de déblaiement sont en cours. Néanmoins, je peux vous indiquer que quatre personnes décédées ont été retrouvées sur l’île de Saint-Martin, côté français, aucune personne décédée n’a été constatée à ce stade sur l’île de Saint-Barthélemy » a affirmé le Premier ministre. « L’identification des quatre personnes décédées est en cours », a-t-il dit. Le Premier ministre hollandais a annoncé, hier soir, un mort dans la partie néerlandaise de l’île. Edouard Philippe a également fait état d’« une cinquantaine de blessés, dont deux graves et un en urgence absolue, constatés, 21 d’entre eux étaient déjà hospitalisés, de très nombreuses blessures légères conduisent ceux qui peuvent se déplacer à se diriger vers les centres de secours ». « Les opérations de reconnaissance sont engagées pour évaluer avec précision les dégâts et l’impact de cette catastrophe naturelle sans précédent » a affirmé le Premier ministre, soulignant le caractère « partiel » des bilans et la « prudence » nécessaire pour les « analyser ».
Saint-Martin : l’aéroport côté français ouvert
« Les dégâts matériels sont considérables », a-t-il encore dit : « selon la collectivité de Saint-Martin, 95 % des habitations sont touchées et 60 % sont inhabitables. Ces chiffres vont évidemment être affinés au fur et à mesure de la remontée des informations. » « L’électricité est coupée, l’eau potable est absente, l’essence indisponible, les routes encombrées et partiellement impraticables (...), les communications électroniques sont difficiles », a encore relevé Edouard Philippe, même si, à Saint-Martin, « le port et l’aéroport régional de Grand-Case sont utilisables pour organiser l’arrivée des secours » et qu’« un avion militaire Casa a pu se poser le matin », une « bonne nouvelle ». « Les blocs opératoires des centres hospitaliers de Saint-Martin sont à nouveau utilisables (...), pour Saint-Barthélemy le fonctionnement de l’hôpital n’est pas altéré », a encore indiqué le locataire de Matignon.
Des secours de métrople sont en route
Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé que de nombreux renforts – humains et matériels – sont en route pour les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Un premier avion, transportant des renforts humains et du matériel logistique, a quitté la métropole mercredi. Un second a décollé hier matin, a précisé le ministre sur franceinfo. Les premiers envois de matériel d’urgence comprennent des dessalinisateurs, « beaucoup d’eau », des tentes ainsi que « 100 000 rations de combat », a poursuivi Gérard Collomb, afin de fournir « quatre jours de vivres » sur place. Autre priorité : « apporter des groupes électrogènes », a-t-il ajouté.
Le soutien de la Guadeloupe
Depuis Pointe-à-Pitre, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a précisé que près de 200 personnels de secours – pompiers, militaires et médecins – étaient arrivés en Guadeloupe pour secourir Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Les premiers renforts entre la Guadeloupe et les îles, très fortement touchées, se font pour l’instant par voie maritime. Mais un pont aérien sera mis en place plus tard, a annoncé Annick Girardin. Il « permettra d’envoyer ce dont on aura besoin » à Saint-Martin et « sans doute de ramener ici des blessés ». Les secouristes intervenant sur place ont apporté tronçonneuses, matériel médical, dessalinisateurs, bâches et matériels de protection, a détaillé Vincent Boichard, chef du détachement cyclone du contingent des forces de sécurité civile. Quelque 200 gendarmes locaux à Saint-Martin et vingt gendarmes à Saint-Barthélemy seront bientôt secondés par une centaine d’autres gendarmes venus de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane.