Benjamin Lévy ou le classique sans frontières!
Le directeur musical et chef d’orchestre permanent de l’Orchestre Régional de Cannes Paca présente, enthousiaste, la programmation de rentrée. RésoIument inventive et moderne
Le jeune chef d’orchestre qui vient de prendre les rênes de l’orchestre de Cannes a composé sa première saison en faisant souffler un vent de fraîcheur, d’originalité et de jeunesse sur une programmation ouverte et inventive, autour de collaborations artistiques ambitieuses et inédites. S’y côtoieront des «monstres sacrés» tels la mezzo soprano Jenifer Larmore ou le chef d’orchestre baroque JeanClaude Malgloire et de nouvelles générations. Avec l’ambition affichée et la volonté de faire de son orchestre une formation moderne de premier plan à la conquête de nouveaux publics. Et de proposer avec conviction une transition harmonieuse entre un riche passé et un avenir qui s’annonce prometteur.
Quels sont les axes de votre programmation?
Ils se caractérisent par l’ouverture et la proximité et symbolisent notre volonté de ne pas nous mettre de frontières musicales ou culturelles. D’abord en terme de répertoires en faisant entendre des oeuvres que le public connaît peu Ainsi, notre volonté est de nous réapproprier le répertoire baroque tombé dans le giron des ensembles «spécialisés» qui jouent souvent sur instruments d’époque. La valeur de mes musiciens, et les évolutions des langages stylistiques qu’ils maîtrisent nous permettent cette découverte d’oeuvres rarement exécutées par des orchestres modernes.
Des exemples?
Oui, le octobre nous recevrons Jenifer Larmore qui chantera Bernstein, Christiné, Yvain, Weill, Ibert, Loewe, Gershwin, Simons, Roussel, Berlin, ou Herbert… Pour montrer la beauté et l’énergie de ces répertoires qui lient l’Amérique à l’Europe avec une incursion dans le genre si séduisant de l’opérette française. Le novembre pour «C’est pas classique», nous jouerons avec Edgar Moreau le concerto pour violoncelle de Friedrich Gulda, un compositeur mort en l’an . L’instrument soliste amplifié évolue au carrefour du jazz, du rock avec des couleurs… de fanfares bavaroises. Une belle découverte. Le septembre à Grimaud et le à Antibes, la célèbre «Symphonie Pastorale» de Beethoven voisinera avec cet extrait du ballet «les éléments» d’André Cardinal Destouches, l’un des maîtres du baroque français, disciple d’André Campra et dont le talent fut apprécié par Louis XIV et Louis XV ou la « symphonie de danse» écrite sur le même thème seize ans plus tard par Jean-Féry Rebel.
Vous parliez de proximité ?
Oui, notre rôle et notre volonté est véritablement d’aller à la rencontre de tous les publics en leur offrant des programmes qui vont au-delà de leurs attentes en cassant les codes habituels. Il faut ouvrir les répétitions, les expliquer. Moimême, j’aime en quelques mots donner au public les clés d’une oeuvre. Cela suffit souvent pour élargir les horizons.
Des oeuvres connues au programme?
Bien sûr. En même temps que des découvertes, nous retrouverons des «musts» comme la « Symphonie du Nouveau Monde» de Dvorak, le Boléro et la Valse de Ravel que nous interpréterons dans le cadre de l’opération «Sympho New». PROPOS RECUEILLIS