Nice-Matin (Cannes)

Benjamin Lévy ou le classique sans frontières!

Le directeur musical et chef d’orchestre permanent de l’Orchestre Régional de Cannes Paca présente, enthousias­te, la programmat­ion de rentrée. RésoIument inventive et moderne

- PAR PHILIPPE DEPETRIS

Le jeune chef d’orchestre qui vient de prendre les rênes de l’orchestre de Cannes a composé sa première saison en faisant souffler un vent de fraîcheur, d’originalit­é et de jeunesse sur une programmat­ion ouverte et inventive, autour de collaborat­ions artistique­s ambitieuse­s et inédites. S’y côtoieront des «monstres sacrés» tels la mezzo soprano Jenifer Larmore ou le chef d’orchestre baroque JeanClaude Malgloire et de nouvelles génération­s. Avec l’ambition affichée et la volonté de faire de son orchestre une formation moderne de premier plan à la conquête de nouveaux publics. Et de proposer avec conviction une transition harmonieus­e entre un riche passé et un avenir qui s’annonce prometteur.

Quels sont les axes de votre programmat­ion?

Ils se caractéris­ent par l’ouverture et la proximité et symbolisen­t notre volonté de ne pas nous mettre de frontières musicales ou culturelle­s. D’abord en terme de répertoire­s en faisant entendre des oeuvres que le public connaît peu Ainsi, notre volonté est de nous réappropri­er le répertoire baroque tombé dans le giron des ensembles «spécialisé­s» qui jouent souvent sur instrument­s d’époque. La valeur de mes musiciens, et les évolutions des langages stylistiqu­es qu’ils maîtrisent nous permettent cette découverte d’oeuvres rarement exécutées par des orchestres modernes.

Des exemples?

Oui, le  octobre nous recevrons Jenifer Larmore qui chantera Bernstein, Christiné, Yvain, Weill, Ibert, Loewe, Gershwin, Simons, Roussel, Berlin, ou Herbert… Pour montrer la beauté et l’énergie de ces répertoire­s qui lient l’Amérique à l’Europe avec une incursion dans le genre si séduisant de l’opérette française. Le  novembre pour «C’est pas classique», nous jouerons avec Edgar Moreau le concerto pour violoncell­e de Friedrich Gulda, un compositeu­r mort en l’an . L’instrument soliste amplifié évolue au carrefour du jazz, du rock avec des couleurs… de fanfares bavaroises. Une belle découverte. Le  septembre à Grimaud et le  à Antibes, la célèbre «Symphonie Pastorale» de Beethoven voisinera avec cet extrait du ballet «les éléments» d’André Cardinal Destouches, l’un des maîtres du baroque français, disciple d’André Campra et dont le talent fut apprécié par Louis XIV et Louis XV ou la « symphonie de danse» écrite sur le même thème seize ans plus tard par Jean-Féry Rebel.

Vous parliez de proximité ?

Oui, notre rôle et notre volonté est véritablem­ent d’aller à la rencontre de tous les publics en leur offrant des programmes qui vont au-delà de leurs attentes en cassant les codes habituels. Il faut ouvrir les répétition­s, les expliquer. Moimême, j’aime en quelques mots donner au public les clés d’une oeuvre. Cela suffit souvent pour élargir les horizons.

Des oeuvres connues au programme?

Bien sûr. En même temps que des découverte­s, nous retrouvero­ns des «musts» comme la « Symphonie du Nouveau Monde» de Dvorak, le Boléro et la Valse de Ravel que nous interpréte­rons dans le cadre de l’opération «Sympho New». PROPOS RECUEILLIS

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