Théâtre national de Nice: le public en tête d’affiche
Après trois années de changements, Irina Brook, pour sa quatrième saison, veut attirer tous les publics et promet un nouveau souffle en clamant : « Maintenant, le spectacle commence ! »
Affiche subliminale ? L’image déployée sur la façade du Théâtre national de Nice résume la saison 2017-2018 avec cette multiplication de portraits représentants des spectateurs. Irina Brook, en présentant hier matin, sa programmation ne l’a pas dissimulé, au contraire. «Les têtes d’affiche, c’est le public, c’est ce qui est important ! On revient à l’objectif poursuivi par Gabriel Monnet (1), au théâtre de qualité populaire. C’est le moment de revenir à ce travail qui n’exclut ni la nouveauté, ni l’aventure. » Sur l’affiche, on distingue également un coeur. Chacun pourra librement l’interpréter : amour du public, du théâtre… Irina Brook a aussi évoqué les types de partenariats engagés : « Mariage symbolique avec un groupe d’entrepreneurs, soutiens de financiers, actions avec le collège de L’Ariane. » Autant d’exemples de sa volonté de repousser toute « discrimination », que ce soit avec des businessmen ou les habitants d’un quartier. « L’objectif est d’amener quelque chose d’utile pour tous les publics ! », a-t-elle résumé. Et de faciliter l’accès de tous, même par petites touches.
Théâtre jubilatoire
Le lancement de sa saison donne le ton : l’affiche ce sera Edmond écrit et mis en scène par Alexis Michalik (18, 19, 20, 21 et 22 octobre). Son Porteur d’histoire à succès est encore joué à Paris et son Edmond est auréolé de cinq Molières. La veine classique revisitée constitue toujours le socle, cette année : Le Horla de Maupassant, Shakespeare (ou d’après cet auteur) avec La Tempête, Henry V, Le Songe d’une nuit d’été, Moi Malvolio, Homère avec Iliade, Hôtel Feydeau, La Fabrique des Monstres. Classique également pour la danse avec Un Lac des cygnes vu par Jean-Christophe Maillot (Ballets de Monte-Carlo). La directrice du centre national de la danse et chorégraphe Mathilde Monnier interviendra dans El Baile. Irina Brook a préservé les découvertes. Par exemple à travers une coproduction du nouveau spectacle du trublion Gilles Cailleau Le nouveau monde (déjà vu à Nice avec le chapiteau de son Tour complet du coeur). Parmi les découvertes, la directrice du TNN préfère le thème « Voyages », le choix s’est porté sur des auteurs géorgiens, palestiniens, arméniens, tziganes.
Kerry James en spectacle
Les familles bénéficient également d’une grande attention avec un nouveau Festival (lire ci-dessous). Par ailleurs Irina Brook ne renonce pas aux rendez-vous « Réveillons-nous ». On y verra même un spectacle du rappeur Kery James. Le programme aura aussi un temps de réflexion, un retour vers les utopies de mai 1968, 50 ans plus tard. Sept artistes ont carte blanche pour l’évoquer (24 au 27 mai). Enfin Irina Brook entrera cette année à l’Opéra avec un Roméo et Juliette.
1. Pionnier de la décentralisation en poste au Centre national dramatique de Nice à sa création.