Le Cléac’h et Poupon, les mains dans le bronze
Le pianiste virtuose qui a commencé ses études musicales de piano dans notre région, évoquera demain à 19 h en musique le Festival international du film 1946 lors de la soirée de gala de rentrée organisée dans les salons du Majestic par Sophie Dupont-Coderch, présidente de l’association, en collaboration avec « Ciné-Croisette » qui présentera du 16 au 24 septembre à l’Olympia et aux Arcades dix films datant de cette année-là. Lauréat de nombreux concours internationaux, Jean Dubé qui fut un enfant prodige et remporta à 9 ans un piano Steinway de concert lors du concours national «Jeunes Prodiges Mozart» à Paris se produit sur tous les continents et mène une belle carrière. C’est toujours avec plaisir qu’il se produit sur la Côte d’Azur. Rencontre...
L’idée de ce mariage entre la musique et le cinéma?
Depuis mon plus jeune âge je suis passionné par la musique de film et par les arrangements et les transcriptions que j’ai pratiqués d’abord comme exercice puis au concert. J’avais déjà donné un récital ici à Cannes qui racontait en musique la production cinématographique de l’année . Cette année c’est , une époque riche où les réalisateurs faisaient appel à des compositeurs de formation classique et intégraient même sur leurs images des oeuvres du répertoire.
La difficulté de cette démarche?
Elle part d’une idée de base: il faut arriver à adapter la musique que joue un orchestre symphonique complet au seul piano en préservant ce qui est essentiel. De plus la plupart du temps les partitions originales de ces musiques de films ne sont pas disponibles. Je réalise donc mes transcriptions à l’écoute puis je les transcris sur papier. C’est du travail mais c’est passionnant. Pour ce concert la plupart des oeuvres jouées sont des oeuvres que j’ai transcrites personnellement.
Qu’allez-vous interpréter?
Le programme est très varié. Il y aura notamment des génériques de Georges Auric composés pour les films « La Belle et la Bête » ou la « Symphonie Pastorale », de Herrmann pour le film « Anna et le roi », de Dominguez, pour « Anna Candelaria » et des extraits de pièces écrites par The Andrew Sisters pour le film d’animation de Walt Disney «la Boite à musique». Sur le plan des oeuvres du répertoire qui illustrent des films, il y aura la ère Ballade de Chopin (dans le film «Hantise»), le er mouvement du concerto N° de Rachmaninov («Brève rencontre») et la Rhapsody in blue de Gershwin du film du même nom.
Vous aimez sortir des sentiers battus des répertoires traditionnels?
Oui car en cherchant l’on découvre de véritables pépites inconnues que j’aime remettre dans la lumière. Parmi la trentaine d’enregistrements que j’ai réalisés pour la firme «Syrius», j’en ai consacré un au répertoire américain basé sur des thèmes amérindiens qui date d’avant Gershwin. Je les ai redécouverts et j’en suis heureux. Il y a aussi la Finlande avec Melartin, un compositeur qui a vécu dans l’ombre de Sibelius mais qui est aussi très intéressant. Et j’ai envie de développer dans mes récitals le répertoire contemporain.
Vos projets?
Je vais bientôt jouer à Toulouse lors d’un colloque universitaire réunissant des musiciens et des scientifiques autour des rapports entre mathématiques, musique et fonctionnement du cerveau. Et le décembre je donnerai un récital Liszt au Westminster à Nice ce qui me ravit car j’aime revenir jouer dans ma région.