Nice-Matin (Cannes)

Le Cléac’h et Poupon « gravés » dans le bronze

-

Les deux légendes de la navigation française étaient à l’honneur hier soir au port Canto. A l’image des empreintes de mains qui entourent le Palais des festivals, Armel Le Cléac’h et Philippe Poupon ont laissé leurs traces dans le sol cannois. Des marques qui viennent s’ajouter à celles du navigateur Marc Pageot sur ce « Walk of fame maritime ». Champion du monde monocoque en 2008, double vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2003 et en 2010, trois fois sur le podium du Vendée Globe et vainqueur en 2017, Armel Le Cléac’h n’a plus rien à prouver. Celui qui avait battu de près de quatre jours le record de François Gabard n’avait « jamais mis les pieds à Cannes » même s’il reconnaît être passé de nombreuses fois au large. Philippe Poupon, de son côté, est un vieux briscard dont le palmarès ne finit pas. Multiple vainqueur de la Solitaire du Figaro, vainqueur de la route du Rhum en 1986, 2ème en 1990, 3ème du Vendée Globe en 1992, les océans n’ont plus de secrets pour lui. A 62 ans, le loup de mer navigue encore et s’est senti particuliè­rement « honoré de venir poser sa main à Cannes. » « Le rapport à la mer est exigeant, affirme David Lisnard, maire de Cannes. C’est un rapport identitair­e de la ville. Le sport renforce l’individu et mène à l’aventure. » Une aventure qui est ici incarnée de belle façon par Armel le Cléac’h et Philippe Poupon. Afin que personne ne l’oublie, leurs empreintes ont été réalisées dans le bronze par Bernard Warain, plus connu pour avoir réalisé celles des pilotes des 24h du Mans. « J’ai voulu insérer deux symboles dans cette plaque, explique l’artiste manceau. La main fermée qui tient le gouvernail, et l’autre, ouverte, qui salue le port Canto. » 60 kilos de bronze par plaque, pour une dimension de 70x50 cm, une réalisatio­n qui nécessite généraleme­nt un mois de travail. Que faire alors quand Philippe Poupon ne revient de Saint-Barthelemy que le 2 septembre ? « Quatre jours et quatre nuits d’un travail acharné qui ont, avec bonheur, portés leurs fruits », se réjouit Bernard Warain. « Cest en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source » disait Jean Jaurès. Pour Armel le Cléac’h et Philippe Poupon, c’est bien la mer qui aura, des deux hommes, été la source. CLÉMENT TIBERGHIEN

 ?? (Photo¨Patrice Lapoirie) ?? Philippe Poupon et Armel Le Cléac’h posent pour la postérité devant leur plaque respective au port Canto.
(Photo¨Patrice Lapoirie) Philippe Poupon et Armel Le Cléac’h posent pour la postérité devant leur plaque respective au port Canto.

Newspapers in French

Newspapers from France