Embouteillage d’élèves aux portes des lycées
Dans les A.-M, certains lycéens ont fait leur rentrée en retard, treize autres pas encore. La raison ? Une hausse des inscriptions due à des flux de population
Ifaudra que l’on m’explique comment s’effectue la procédure d’affectation des élèves en lycée. Comment peut-on laisser de côté des adolescents sans s’assurer qu’ils ont une place dans un établissement, le jour de la rentrée ? » Martine est en colère. Originaire
(1) de la région parisienne, elle a emménagé, cet été, à Nice. Avec dans la foulée une demande expédiée à l’inspection académie pour inscrire son fils en classe de terminale au lycée Masséna, établissement le plus proche de son domicile. Demande qui, selon elle, aurait dû être traitée par la commission d’affectation qui s’est réunie fin août. « Sauf qu’à la rentrée, je n’avais rien reçu, ni lettre, ni mail m’informant que mon fils était bien pris à Masséna. Je suis allée, à l’inspection académique pour avoir une explication et une solution. J’y ai trouvé là-bas d’autres parents qui étaient comme moi, dans le désarroi.»
demandes reçues cet été
Selon elle, le cas de son fils ne serait pas unique. « Cent cinquante élèves seraient restés sur le carreau de la rentrée, en raison d’un bug informatique. C’est ce que l’on m’a dit à l’inspection académique. » Pour Martine, tout est bien qui finit bien, puisque son fils vient d’effectuer sa rentrée à Masséna. Pour d’autres, non. Comme Françoise(1) qui s’est installée, cet été, à Nice. Elle aussi a suivi la procédure pour inscrire son fils au lycée, a fait des allers-retours à l’inspection académique pour connaître l’avancée de son dossier. «Aujourd’hui, mon fils n’a toujours pas fait sa rentrée, alors que les cours ont repris depuis dix jours. C’est stressant.» Alors pourquoi autant de retard ? La faute à un bug informatique ? Pour l’inspecteur d’académie, il n’y en a eu aucun. « En revanche, depuis le 16 août, nous avons reçu 200 demandes d’inscription, qui ont toutes été traitées, pointe Michel-Jean Floc’h. Treize autres demandes viennent de nous parvenir qui sont en train d’être étudiées. Toutes seront résolues prochainement.» Autre source d’incompréhension : la répartition des élèves nouvellement arrivés, les familles s’attendant à voir leur enfant accueilli dans l’établissement dépendant du secteur de la carte scolaire, proche de leur domicile. « La carte scolaire s’applique jusqu’à la rentrée des classes. Au-delà, elle ne s’impose plus, c’est la règle, décrypte Michel-Jean Floc’h. Tout est une affaire de places disponibles, de capacité d’accueil. Parce qu’on ne peut pas enlever un lycéen déjà inscrit pour le remplacer par un autre nouvellement arrivé. Ni ouvrir des classes une fois que la rentrée est bouclée. »
« Départs et arrivées imprévisibles »
Pour l’inspecteur d’académie, cette hausse des demandes d’inscription est due au flux de population dans les A.-M. « Septembre étant le mois des mutations, les familles bougent l’été, avec des arrivées comme des départs sur le département qui sont imprévisibles. Cela fait partie du jeu classique de la rentrée qui nécessite un peu de temps pour tout ajuster. » Et d’assurer que les treize demandes encore en instance seront « rapidement réglées », avec pour « chaque élève, une place en lycée ».