«Insuffisant» pour la Région Des usagers prudents
Il en faudra visiblement plus pour « réchauffer » les relations entre le Conseil régional et la SNCF. En l’absence du président Renaud Muselier, en déplacement à Lima (Pérou) pour cause d’attribution des jeux Olympiques 2024 (dans le cadre de l’accueil des JO par Paris, Marseille accueillera les épreuves de voile), son cabinet n’a pas laissé place au moindre doute. « On ne partage pas exactement le constat de la SNCF. Si, avant l’été, il y a eu un léger mieux sur certains axes. Notamment sur la Côte d’Azur. À l’inverse, la situation est catastrophique sur l’ouest des Bouches-du-Rhône. Ce n’est pas satisfaisant. On veut une amélioration globale et tangible. » Dans ces conditions, il est hors de question que la Région s’adoucisse. « Avant d’envisager la reprise des négociations pour la signature d’une nouvelle convention avec la SNCF, le président Renaud Muselier a posé deux préalables : une nette amélioration de la qualité de service et la plus grande transparence sur le coût financier du TER. Il n’est quand même pas normal qu’on cumule le taux de suppression et d’irrégularité des trains le pire de France et la contribution la plus élevée au kilomètre », affirme le cabinet du président du conseil régional. Et de remettre un coup de pression : « Pour faire évoluer la SNCF et la pousser à assumer ses responsabilités, on est persuadé qu’on n’a pas d’autre solution que de la mettre en concurrence. C’est pourquoi on souhaite que la région Paca soit une région pilote en terme d’ouverture à la concurrence dès 2019 ». Les trains express régionaux, ce sont les usagers qui en parlent le mieux… À ce sujet, sans doute à force d’être échaudés, tous ne partagent pas l’enthousiasme de Frank Lacroix, le directeur général de TER France. « On ne peut pas nier qu’il y a eu une amélioration, mais on partait de si bas… », déclare ainsi Philippe Cretin, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT). Avant d’ajouter : « Je me méfie car, en général, on fait des efforts mais on est incapable de les tenir sur la durée. Et au bout de ou mois, ça se recasse la figure ». Noster Paca, une association régionale d’usagers de transports publics en Provence-Alpes-Côte d’Azur, affiche la même prudence. « Sur certaines lignes particulières, notamment entre Cannes et Vintimille, des moyens supplémentaires ont été mis en place et on enregistre certains résultats. Mais on est encore loin du compte », lâche le président Gilles Marcel. Au tableau des points de crispation, outre un service toujours pas satisfaisant entre Marseille et Toulon, Gilles Marcel inscrit : « L’espacement entre deux trains porté à minutes au lieu de sur la ligne Marseille-Aubagne, alors que l’attente est considérable ; la dégradation annoncée du service TER sur la ligne Marseille - Aix Val de Durance pour cause de travaux ; le maintien de la limitation de vitesse à km/h sur la ligne de la vallée de la Roya alors que des travaux importants ont été réalisés ».