Piaf ! le spectacle niçois a conquis l’Olympia
Pari gagné, Paris conquis. Il est 23 heures. Les yeux pétillent, les « bravos » fusent, les spectateurs de l’Olympia applaudissent à tout rompre Piaf ! le spectacle .Réputé difficile, le public parisien réserve quatre standing ovations au spectacle niçois qui a conquis le monde. Piaf, quel triomphe ! Ils l’ont fait. Séduire Paris, après avoir envoûté New York et son prestigieux Carnegie Hall. Ce mardi, le producteur niçois Gil Marsalla, la chanteuse varoise Anne Carrère et toute la troupe 100 % Côte d’Azur ont réalisé un vieux rêve. Mieux : ils ont ému aux larmes les 1400 spectateurs, dans ce fief historique de Piaf, auquel la grande Edith offrit un second souffle en 1958. « Anne Carrère, c’est une nouvelle Piaf ! », s’exclame Muguet, spectatrice de 47 ans sous le charme. « Cela fait deux ans et demi que l’on donne ce spectacle. Il était temps, je crois, qu’on le fasse ici, à Paris, là où Piaf est née, où elle a vécu », explique Anne Carrère au micro. L’entracte est alors passée. La môme de Puget-ville a déjà gagné le coeur du public par ses prouesses vocales, son jeu de scène, son charisme pétillant et généreux. Elle s’apprête à le faire chavirer pour de bon aux côtés de Charles Dumont ; une pure séquence émotion, dans cette soirée qui en est chargée. À 87 ans, l’auteur de chansons intemporelles pour Piaf s’en vient interpréter avec Anne Je m’en remets à toi. « Une chanson particulière. Celle-là n’a jamais été chantée par Edith, annonce sa digne héritière. Elle a été écrite par M. Dumont et M. Brel dans une boîte de nuit, sur le vieux-port de Marseille... » C’était en 1962. Et l’effet est intact. Il surgit, fulgurant, tel un pan de l’histoire musicale de France trop longtemps oublié. Ovation. « J’en ai pleuré ! », entend-on dans la salle. « Moi aussi... », répond Anne, tout en essuyant ses jolies joues baignées de larmes.
« Mythique et mystique »
Ce soir, l’émotion est à fleur de mots. Mais la troupe reste pro. Avec plus de 300 dates et 33 pays au compteur, Anne et son orchestre connaissent la chanson. N’empêche : « L’Olympia, c’est une salle mythique... et mystique », confie le contrebassiste Fabrice Bistoni avant d’entrer sur scène. Philippe Villa, le pianiste, se souvient de son premier Olympia, en 1998, avec Gilbert Montagné : « J’étais mort de trac ! Quand le rideau s’ouvre, c’est comme une vague qui déferle... » Cette vague, elle emporte la foule lors du duo entre Anne et le Cannois Jules Grison, formidable interprète d’Aznavour dans les autres spectacles à succès de Directo Productions. Son patron, le Niçois Gil Marsalla, peut exulter sur scène avec les musiciens au moment du final. Sa plus grande fierté ? Faire tourner à travers le monde une quarantaine d’artistes et techniciens. Que des talents du cru. Clap de fin. Dans les loges investies par les admirateurs, l’accordéoniste Gui Giuliano a le sourire : « Ça, c’est fait. Et bien fait ! » Aux côtés du batteur Laurent Sarrien, Fabrice joue les faux blasés : « Bon finalement, il est facile le public parisien, hein ? »