Levothyrox : une Varoise porte plainte contre X
Fatiguée en permanence. Des douleurs insupportables qui l’empêchent de travailler. Des palpitations cardiaques qui l’affolent. Depuis le mois d’avril, Leïla, une mère de famille varoise de 33 ans, ne comprenait pas pourquoi son état de santé empirait. Jusqu’à samedi... « Je regarde rarement la télévision et j’ai entendu quelqu’un décrire les mêmes symptômes que les miens. Et puis, on parlait du Levothyrox...». Soignée contre une hypothyroïdie depuis 2010, la trentenaire met alors un nom sur ses maux. « C’est vrai que depuis le printemps, je prends ce médicament et j’allais mal. J’ai fait le lien...».
Déjà des plaintes
Comme des dizaines de personnes, elle a décidé de porter plainte contre X pour savoir. « C’est très angoissant. Personne ne m’a dit que la formule avait été modifiée. Je dois prendre ce médicament à vie et je veux savoir ce qu’il en est. Pourquoi a-t-on changé la formule. Pourquoi je vis désormais dans cette angoisse?». Elle relève d’ailleurs que cet été, elle a pu bénéficier du traitement dans sa formule ancienne. « J’étais en Tunisie et c’est celle qui a été prescrite par mon médecin. Je me suis sentie mieux », ajoute-t-elle.
Associations de patients mobilisées
Dès cet été, des associations de patients et des personnalités (comme la comédienne Annie Duperey, la députée européenne Michèle Rivasi, l’ex-magistrate spécialisée dans les dossiers de santé publique et désormais avocate MarieOdile Bertella-Geffroy) ont médiatisé les effets secondaires imputés à la nouvelle formule du Levothyroxine. Jusqu’à ce que le ministère de la Santé et le groupe pharmaceutique Merck annonce, par communiqués de presse la semaine dernière, un retour – sous conditions – à l’ancienne formule pour certains patients. Me Jean-Claude Guidicelli, le pénaliste toulonnais qui accompagne une des premières victimes varoises dans ce parcours judiciaire, a donc déposé plainte contre X au Pôle de santé publique, à Marseille, pour mise en danger de la vie d’autrui. Cette procédure vise à faire la lumière sur la mise en circulation de la « nouvelle » formule du médicament. « Cette jeune femme n’a pas été informée et il est normal d’obtenir des réponses pour comprendre pourquoi elle a autant souffert », a-t-il terminé. Le ministère de la Santé estime quant à lui que la nouvelle formule « convient à la grande majorité des patients », tandis que Merck souligne qu’ « il est nécessaire de consulter un médecin généraliste ou un endocrinologue afin d’ajuster la posologie individuelle pendant la phase d’adaptatio n».