CSG: Macron met les retraités azuréens… dans la rue
Ils ont rempli la place Garibaldi à Nice, hier matin. Les retraités, à l’appel de neuf syndicats et associations ont manifesté contre la hausse de la CSG, contre la baisse de leur pouvoir d’achat
Avec Hollande, il nous restait que les yeux pour pleurer. Avec Macron, j’aurai bientôt même plus les yeux ! ». Jacques repart dans la foule massée place Garibaldi à Nice en hurlant : «Macron, pourri, escroc». Un peu plus loin, Christine, jeune retraitée de la fonction publique, sait parfaitement pourquoi elle manifeste. Se frayant un chemin entre des drapeaux de la CGT, elle argumente : « Avec la hausse de la CSG, je vais perdre 50 € par mois ». Raymonde, 71 ans, renchérit : «Et moi ce sera 80 €. En sachant que depuis 10 ans, ma retraite a déjà baissé de 150 € par mois ». Les deux femmes tournent les talons et se heurtent à une pancarte : «Macron, trognon, à nous les pépins ».
Accès aux soins, loisirs
Dans le cortège, ça parle du beau temps qui est revenu, et c’est « tant mieux ». Mais, ça parle surtout gros sous. Ou plutôt «petits sous »...Ça parle de ces loisirs qu’on ne peut plus avoir et de ce lien social qui peu à peu se brise, de ces médicaments de confort qu’on ne s’achète plus. «J’ai des problèmes de circulation du sang et certains jours, je ne peux plus marcher, je suis seule, mais je n’ai plus de médicaments car il n’est plus remboursé et je n’ai pas les moyens », chuchote Maryse, presque gênée. C’est la première fois qu’elle « participe à une manifestation ».
« C’est injuste »
Hier matin, les retraités étaient plusieurs milliers à battre le pavé niçois, à l’appel de neuf organisations syndicales et associations, pour protester contre la hausse * Voir conditions et limitations en agence. Eovi-Mcd mutuelle - Siège social : 173 rue de Bercy - CS 31802 - 75584 Paris Cedex 12. Mutuelle soumise aux dispositions du livre II du Code de la mutualité. N° Siren 317 442 176. Document non contractuel - Crédit photo : GettyImages - DC-1708_TNS_176x254 annoncée de la CSG, la contribution sociale généralisée. Augmentation voulue par le gouvernement Macron pour le 1er juin 2018 et destinée à financer la protection sociale. Visé ? Les retraités qui gagnent plus de 1200 euros par mois. Ce sont eux qui assumeront cette hausse et non les salariés. Une manière de redonner du pouvoir d’achat aux actifs, selon le gouvernement… Et «c’est injuste, je n’ai jamais vu un gouvernement aussi injuste», crie Liliane, 62 ans. « On est contents que les charges baissent pour les salariés, mais cela ne devrait pas être compensé par une augmentation de la CSG. On nous monte les uns contre les autres, c’est scandaleux ». La tonitruante Liliane a la solution : « Si on prélevait ces messieurs du CAC 40 qui n’ont jamais été aussi riches, le trou serait comblé ». « Aujourd’hui, vous devez tout compter, le moindre centime. Et je parle des “privilégiés”, ceux qui gagnent 1200 € comme dit Macron », s’étouffe Pierre, 83 ans, retraité de la SNCF.
« Processus de paupérisation »
Au micro, Marlène Ellena, secrétaire générale des retraités CGT, donne de la voix. Et elle en a. «Nous sommes des retraités en colère qui avons une dégradation de notre situation financière ». La foule est chauffée à blanc sur fond de «Comandante Che Guevara ». « Macron, vendu !», s’égosillent les manifestants. Place à FO. Même son de clairon. Grosse colère et motivation. « Et ce n’est que le début » promettent les syndicats, de conserve. Dans le cortège Robert Injey, responsable de la section de Nice du PCF s’insurge : « Macron veut nous faire croire qu’avec 1200 € on est un nanti. Ce gouvernement poursuit le processus de paupérisation des retraités. Tous les signaux sont là pour dire que la baisse du pouvoir d’achat va encore s’aggraver ».