Orchestre de Cannes : bienvenue Benjamin !
Le nouveau directeur musical lève la baguette dimanche à 16 h 30 au théâtre Croisette sur sa première saison avec une invitée vedette, la pianiste Khatia Buniatishvili, « marraine » de l’orchestre
C’est un programme qui résonne un peu comme une profession de foi. La suite des « Indes Galantes » de Rameau pour affirmer son amour de la musique française et son désir de sortir des sentiers battus, le concerto N° 23 KV 488 de Mozart avec l’incandescente Khatia Buniatshvili en soliste et la symphonie n°3 opus 55 « Eroïca » de Beethoven pour marquer sa volonté de s’appuyer sur les oeuvres maîtresses d’un répertoire connu, tels sont les repères proposés dès dimanche par celui qui vient de prendre les rênes de l’Orchestre de Cannes.
Surprendre et innover
Benjamin Levy entend intéresser, surprendre, innover et surtout enthousiasmer son public. « Ses » publics pourrait-on dire, car le musicien a compris que l’avenir ne peut s’écrire que dans l’élargissement du cercle de ses auditeurs. Il s’engage donc avec sa formation dans une véritable croisade pour conquérir et fidéliser de nouvelles oreilles en sortant des sentiers battus de la musique. Et particulièrement celles des jeunes, écoliers, collégiens et lycéens en les insérant véritablement dans les programmations à travers de nouvelles découvertes mais aussi en invitant de nouvelles générations de solistes. En témoigne la présence du beatboxer, chanteur, bruiteur et compositeur Andreas Shaerer son sextet de jazz pour une soirée survitaminée le 2 février. « Parce que l’émotion musicale passe par la pratique, l’écoute et la rencontre entre les musiciens et toutes les générations ! » affirme Benjamin Levy. Mais cette saison sera faite aussi de collaborations artistiques originales.
Musique de chambre, grands solistes et nouveaux répertoires
Ainsi le 11 février la réalisatrice Juliette Deschamps « mixera » en temps réel sa version du « Songe d’une nuit d’été » de Mendelssohn. Ces séquences visuelles tournées en Angola accompagneront sur scène l’orchestre un choeur de femmes, deux solistes et un récitant. Cette soirée témoigne de la volonté de la nouvelle direction d’ouvrir la musique vers de nouvelles expressions, telle la danse (Avec les Carmina Burana) le 16 décembre ou la vidéo. S’il est impossible de détailler ici la richesse de cette programmation, l’on notera que nombre d’oeuvres programmées n’ont jamais été interprétées dans toute l’histoire de l’orchestre. Pour autant d’autres comme le Boléro de Ravel, le Stabat Mater de Pergolese, les grandes symphonies de Beethoven, le concerto pour clarinette et orchestre de Mozart, le concerto pour violon de Tchaïkowsky ou la symphonie du Nouveau-Monde de Dvorak constitueront les points d’ancrage dans le grand répertoire. Autant de ponts jetés entre tous les styles musicaux. Mais ne vous y trompez pas! Il y a une belle logique dans cette manière d’aborder cette saison que Benjamin Lévy résume ainsi: «Je souhaite renforcer ce qui existe tout en allant vers ce qui ne se fait pas encore». Le public commencera à découvrir dimanche ce nouvel univers musical.