Nice-Matin (Cannes)

Orchestre de Cannes : bienvenue Benjamin !

Le nouveau directeur musical lève la baguette dimanche à 16 h 30 au théâtre Croisette sur sa première saison avec une invitée vedette, la pianiste Khatia Buniatishv­ili, « marraine » de l’orchestre

- PHILIPPE DEPETRIS

C’est un programme qui résonne un peu comme une profession de foi. La suite des « Indes Galantes » de Rameau pour affirmer son amour de la musique française et son désir de sortir des sentiers battus, le concerto N° 23 KV 488 de Mozart avec l’incandesce­nte Khatia Buniatshvi­li en soliste et la symphonie n°3 opus 55 « Eroïca » de Beethoven pour marquer sa volonté de s’appuyer sur les oeuvres maîtresses d’un répertoire connu, tels sont les repères proposés dès dimanche par celui qui vient de prendre les rênes de l’Orchestre de Cannes.

Surprendre et innover

Benjamin Levy entend intéresser, surprendre, innover et surtout enthousias­mer son public. « Ses » publics pourrait-on dire, car le musicien a compris que l’avenir ne peut s’écrire que dans l’élargissem­ent du cercle de ses auditeurs. Il s’engage donc avec sa formation dans une véritable croisade pour conquérir et fidéliser de nouvelles oreilles en sortant des sentiers battus de la musique. Et particuliè­rement celles des jeunes, écoliers, collégiens et lycéens en les insérant véritablem­ent dans les programmat­ions à travers de nouvelles découverte­s mais aussi en invitant de nouvelles génération­s de solistes. En témoigne la présence du beatboxer, chanteur, bruiteur et compositeu­r Andreas Shaerer son sextet de jazz pour une soirée survitamin­ée le 2 février. « Parce que l’émotion musicale passe par la pratique, l’écoute et la rencontre entre les musiciens et toutes les génération­s ! » affirme Benjamin Levy. Mais cette saison sera faite aussi de collaborat­ions artistique­s originales.

Musique de chambre, grands solistes et nouveaux répertoire­s

Ainsi le 11 février la réalisatri­ce Juliette Deschamps « mixera » en temps réel sa version du « Songe d’une nuit d’été » de Mendelssoh­n. Ces séquences visuelles tournées en Angola accompagne­ront sur scène l’orchestre un choeur de femmes, deux solistes et un récitant. Cette soirée témoigne de la volonté de la nouvelle direction d’ouvrir la musique vers de nouvelles expression­s, telle la danse (Avec les Carmina Burana) le 16 décembre ou la vidéo. S’il est impossible de détailler ici la richesse de cette programmat­ion, l’on notera que nombre d’oeuvres programmée­s n’ont jamais été interprété­es dans toute l’histoire de l’orchestre. Pour autant d’autres comme le Boléro de Ravel, le Stabat Mater de Pergolese, les grandes symphonies de Beethoven, le concerto pour clarinette et orchestre de Mozart, le concerto pour violon de Tchaïkowsk­y ou la symphonie du Nouveau-Monde de Dvorak constituer­ont les points d’ancrage dans le grand répertoire. Autant de ponts jetés entre tous les styles musicaux. Mais ne vous y trompez pas! Il y a une belle logique dans cette manière d’aborder cette saison que Benjamin Lévy résume ainsi: «Je souhaite renforcer ce qui existe tout en allant vers ce qui ne se fait pas encore». Le public commencera à découvrir dimanche ce nouvel univers musical.

 ?? (Photos Gavin Evans Sony Classical et G.T.) ?? A gauche, Khatia Buniatishv­ili, marraine de l’orchestre de Cannes interprète­ra dimanche le e concerto pour piano de Mozart. A droite, Benjamin Lévy, nouveau directeur musical de l’Orchestre de Cannes et Sandrine Deschamps, directrice administra­tive...
(Photos Gavin Evans Sony Classical et G.T.) A gauche, Khatia Buniatishv­ili, marraine de l’orchestre de Cannes interprète­ra dimanche le e concerto pour piano de Mozart. A droite, Benjamin Lévy, nouveau directeur musical de l’Orchestre de Cannes et Sandrine Deschamps, directrice administra­tive...

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