Nice-Matin (Cannes)

Donner la parole aux patients « Un point de repère »

Nous avons à coeur d’ouvrir nos colonnes aux malades et aux associatio­ns. Leurs témoignage­s éclairent la manière dont ils vivent au quotidien leur pathologie ou celle de leurs proches

- AXELLE TRUQUET

Eric Balez est le genre de personne à vous coller le sourire aux lèvres. Dynamique, pétillant, il affiche une bonne humeur communicat­ive. Difficile de savoir que derrière cette façade positive, il traîne derrière lui la maladie. Atteint de RCH (rectocolit­e hémorragiq­ue) depuis l’âge de 14 ans et ayant combattu trois cancers, il est connu pour être la voix dans les Alpes-Maritimes de l’Associatio­n François Aupetit (AFA) qui oeuvre auprès des patients atteints de MICI (maladies inflammato­ires chroniques de l’intestin). Cet engagement n’avait pourtant rien d’évident au départ. Le déclic ? Son témoignage paru dans les pages Santé de Nice-Matin Var-matin. « J’organisais des conférence­s avec le Pr Xavier Hébuterne [gastroenté­rologue et hépatologu­e au CHU de Nice, Ndlr] qui est par Gérard Van Den Bulcke, directeur de la Ligue contre le Cancer , fait partie de nos interlocut­eurs privilégié­s. Toujours prêt à ouvrir les portes des espaces “Ligue” pour montrer aux malades l’ensemble des services qu’ils peuvent y trouver. « Ça a été une bonne décision de lancer cette rubrique Santé. Maintenant, on se demande comment on pourrait s’en passer. La qualité de l’informatio­n et le sérieux dans son traitement en ont fait une référence dans notre milieu. Lorsque nous rencontron­s des patients pour la première fois, il est fréquent qu’ils nous expliquent avoir lu un article sur la Ligue dans Nice-Matin Var-matin, parfois des mois auparavant. C’est devenu un point de repère pour la population.» ailleurs mon médecin. Il voulait qu’un patient raconte son expérience à une journalist­e, en l’occurrence Nancy Cattan. Franchemen­t, je n’avais pas trop envie mais j’ai accepté, un peu pour rendre service. Sauf que le jour de l’interview, j’ai vu arriver Nancy... avec un photograph­e. Je n’aime déjà Pour le responsabl­e de l’associatio­n, le niveau de lecture est important, conscient que la rubrique santé est lue par les médecins, «elle est aussi scrutée par les malades. Tout le monde n’a pas de compétence­s médicales alors il est important que le contenu soit clair et abordable.» Gérard Van Den Bulcke, désormais habitué des petitsdéje­uners débats organisés dans le cadre du Club Santé estime qu’il serait possible d’aller plus loin. « Certains sujets abordés, comme celui de la prévention [en juillet dernier, Ndlr] pourraient faire l’objet d’un suivi par un comité qui serait constitué de profession­nels. Il pourrait formuler des propositio­ns pour faire avancer les choses. Il y a quelque chose à inventer ! » pas les photos en temps normal mais si c’est en plus pour les retrouver dans le journal... Nancy m’a expliqué que c’était important, que le lecteur avait besoin de mettre un visage sur une histoire. J’ai compris après coup à quel point elle avait raison. J’ai reçu une cinquantai­ne de appels téléphoniq­ues suite à cet article. Beaucoup m’ont dit : “quand on vous voit, on a l’impression que tout va bien malgré le fait que vous soyez malade”. C’est à la suite de cela que je me suis investi dans l’AFA, que je me suis formé à l’éducation thérapeuti­que, que j’ai animé des conférence­s, au début avec l’aide de Nancy d’ailleurs.» Au fil des ans, Eric Balez est devenu un pro de la communicat­ion. Attentif à ce qui paraît dans la rubrique Santé, il souligne justement l’intérêt des témoignage­s : « Cela permet aux malades mais aussi à leurs proches de comprendre les conséquenc­es de la maladie au quotidien. Lorsque des personnes me contactent, je leur demande toujours par quel biais elles ont eu connaissan­ce de l’associatio­n. Il n’est pas rare qu’elles me disent avoir lu un article dans Nice-Matin qu’elles avaient gardé... parfois pendant 2 ou 3 ans ! » Si nos témoins mesurent les répercussi­ons d’un passage dans nos pages, nous recevons également régulièrem­ent des courriers et mails de lecteurs. N’hésitez pas à continuer !

Mettre en avant les bonnes pratiques Vice-présidente de esprit constructi­f : en l’Associatio­n des familles expliquant simplement de traumatisé­s et clairement. crâniens et cérébrolés­és Ce sujet est d’autant du 06, Eliane plus complexe qu’il Boucharlat, suit avec est difficile de faire attention les pages bouger les lignes.» Santé. « Je les lis depuis Eliane Boucharlat longtemps. Ce qui constate que la société m’intéresse le plus, ce a évolué. « Il sont les “bonnes pratiques” ne faut pas hésiter dans le domaine à remettre en cause de la santé. J’apprécie certaines habitudes. aussi de lire les progrès, les découverte­s Par exemple, on sait que les thérapies qui sont faites que ce soit cognitives et comporteme­ntales dans la recherche pure, les neuroscien­ces permettent de diminuer le nombre ou les nouvelles techniques. de médicament­s. Il faut étudier toutes les pistes.» Et pour cette Les médias doivent être vigilants femme engagée dans le monde sur la manière d’évoquer la maladie associatif « la rubrique Santé cherche et le handicap. Les pages Santé à faire passer ces messages, ont réussi à parler de la maladie c’est important et efficace ». mentale avec humanité dans un

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(Photo Ax.T.) Le  septembre , Eric Balez témoignait pour la ère fois dans Nice-Matin. Onze ans plus tard, il est rodé (mais n’aime toujours pas les photos).
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