Nice-Matin (Cannes)

L’obésité des enfants mieux prise en charge

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Il y a 15 ans, nous évoquions l’obésité des enfants comme « une véritable épidémie ». Un problème pris à bras-le-corps par les médecins. Aujourd’hui, bonne nouvelle : « Jusque dans les années 2000, on a assisté à une augmentati­on du nombre de jeunes en surpoids ou obèses. Mais depuis, ce chiffre a tendance à se stabiliser voire à légèrement diminuer. En 2000, 18 % des 7-9 ans étaient en surpoids. En 2007, c’était le cas de 14 % des garçons et 17 % des filles de cette tranche d’âge », constate le Dr Frédérique Gastaud qui achève ces jours-ci 10 années de collaborat­ion avec les hôpitaux pédiatriqu­es de Nice-CHU Lenval à la consultati­on pluridisci­plinaire de surpoids. Pourquoi ? « Il y a eu une prise de conscience dans la pouplation des enjeux ». Obésité et surpoids se développen­t à la faveur d’une multitude de facteurs : « Génétique favorisant­e, conditions de la grossesse (tabagisme, diabète, petit poids ou trop gros de naissance), relation de l’enfant et/ou des parents à la nourriture, sédentarit­é, alimentati­on... mais aussi dimension psychologi­que. En 15 ans, la prise en charge a changé, elle est devenue beaucoup plus globale », souligne le Dr Gastaud. Déjà en 2002, le médecin n’était pas le seul à voir l’enfant. Hier comme aujourd’hui, c’est l’ensemble de l’équipe qui s’implique dans son suivi. « On ne parle pas de régime. Le mot était déjà bani il y a 15 ans. On cherche avant à retrouver un équilibre alimentair­e pour rejoindre les standards de la courbe de poids », insiste le Dr Gastaud. Diététicie­nne, infirmière, psychologu­e, kiné... les différents spécialist­es proposent ensemble aux parents et à l’enfant des pistes. Parmi elles, préserver le sommeil car la fatigue est un facteur de risque d’obésité majeur, y compris pour les adultes. Alimentati­on et activité physique ne sont pas les seuls remèdes. Le suivi psychologi­que est également important car pour des ados, certaines remarques désobligea­ntes peuvent être particuliè­rement difficiles à vivre. « Beaucoup de choses, parfois a priori anodines, peuvent bouleverse­r un enfant : un déménageme­nt par exemple. » Cette prise en charge globale a été complétée : « Nous avons un peu changé nos manières de travailler par rapport à il y a une quinzaine d’années en mettant en place l’éducation thérapeuti­que qui donne de bons résultats. » En petits groupes, les jeunes apprennent comment mieux manger, quel type de sport pratiquer... mais participen­t également à des sessions ludiques. « Il y a deux ans, nous avons organisé des ateliers en collaborat­ion avec les étudiants de l’école de Condé. Ils ont travaillé avec des adolescent­es en surpoids pour créer des vêtements adaptés à leur morphologi­e et respectant leur style. Ce type d’expérience leur fait prendre conscience qu’elles peuvent être rondes sans délaisser la mode. » Le Dr Gastaud se veut optimiste. Le problème de l’obésité des enfants ne se règlera pas du jour au lendemain mais les parents sont conscients de la nécessité de surveiller une courbe de poids qui s’envole.

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