Serrurerie cannoise, à République : la famille comme clef pour rebondir
« Ça y est, c’est bon : tous les meubles
sont montés! » Surgie du fond de la boutique, la barbe blanc neige d’Alain Itchah dessine un sourire satisfait. A 68 ans, dont trente-deux dédiés à sa Serrurerie cannoise, l’artisan a rempilé. En famille, cette fois. Son fils Amnon, 37 ans, et sa fille Ronit, 39 ans, l’ont rejoint dans l’aventure, au 62 boulevard de la République. Ensemble, ils offrent une seconde vie à son commerce, ressuscité du 3 octobre 2015. « Mon père voulait vendre. Mais après ça, c’était invendable, se souvient Amnon. Quand j’ai vu cette coquille vide, je me suis dit : “C’est peut-être le moment de reprendre l’affaire, sur des bases saines”. Alors, on l’a rafraîchie. On a racheté le mobilier au fur et à mesure. Et on se reconstruit, gentiment. » Les derniers meubles viennent d’être livrés - «Il n’y a plus qu’à les installer.»
Deux ans après la catastrophe, la Serrurerie cannoise a changé de visage. Et retrouvé le sourire. Rouverte en juin 2016 après huit mois d’arrêt, cette boutique au coeur de la zone sinistrée avait perdu tous ses meubles, outils, et son inimitable bric-àbrac de clés. Mais elle a gagné l’enthousiasme de la nouvelle génération. Jusqu’ici, Ronit vendait des vêtements, Amnon travaillait dans l’architecture. « Je suis revenu à mes premières amours, sourit l’intéressé. On a eu la bonne surprise de voir les gens revenir. Le bouche-à-oreille a bien marché. Ici, les gens sont très attachés à leurs commerçants. On est devenu une boîte familiale.». Une boîte qui, désormais, scrute avec attention la moindre montée des eaux. Les fortes pluies du 9 septembre dernier ont servi de piqûre de rappel. «On espère qu’ils ont bien fait les canalisations et les bassins, confie Amnon. Après, la nature sera toujours la plus forte… »