Au hameau de Carimaï, au Cannet : après la plainte, l’enquête...
Pourquoi la vague a-t-elle détruit leur maison, leurs souvenirs, toute leur existence balayée en quelques minutes ? Pourquoi Danièle, leur voisine, a-t-elle perdu la vie, son corps retrouvé plus d’un kilomètre plus loin, au pied d’un immeuble de la Frayère ? Deux ans après, alors qu’on sait que le hameau sera rasé et un bassin de rétention y est en projet, ces questions obsèdent encore les ex-locataires du hameau de Carimaï. Niché entre l’A8 et la colline, ce lotissement social de l’OPH, traversé par la Frayère devenu torrent de boue glacée a été littéralement submergé, ce maudit soir du 3 octobre. Aujourd’hui, tous relogés, les ex-naufragés veulent savoir. Le 10 mai dernier, 22 des 39 familles sinistrées portaient plainte contre X au parquet de Grasse. Le 18 septembre, l’enquête préliminaire a été confiée au commissariat de Cannes. « C’est une première étape mais il faut être prudent. Il faut attendre la position du procureur. L’instruction va prendre plusieurs mois. On est parti sur une procédure longue », estime l’avocat des ex-locataires, Me Dominique Roméo.
Beaucoup de questions
Ce qui motive ces ex-sinistrés qui, pour la plupart, ont mis des mois à tourner la page, ce n’est pas l’argent. « Leur vie a été menacée et ils veulent savoir », indique leur conseil. « Savoir pourquoi des logements sociaux ont été construits dans ce secteur alors qu’il y avait un risque connu avec de précédentes inondations en 1993. Savoir pourquoi le jour des faits, avec des précipitations qui venaient du Var, personne n’a donné l’alerte pour les mettre en sécurité. Enfin, ils veulent savoir dans quelle mesure « les travaux d’entretien et de sécurisation du SIFRO menés dans la Frayère, en partie réalisés, mais pas terminés » ont pu impacter sur cette crue dévastatrice. A ce stade, il s’agit de tenter de réunir les éléments de responsabilité. Ensuite, viendra le temps d’estimer les préjudices. « C’est une affaire de principe ».