À ans, il est condamné pour avoir aidé des migrants
À l’appel de l’intersyndicale UFAP-FOCGT, une quarantaine de surveillants ont organisé un blocage de la maison d’arrêt de Nice hier, entre 6 heures et 9 heures. Une action qui intervenait au lendemain de l’agression de trois surveillants par un détenu. Transféré à l’hôpital Pasteur après s’être entaillé les veines, ce dernier avait réussi à dissimuler de la vaseline et une lame en céramique, indécelable au détecteur de métaux. La vaseline lui ayant permis d’ôter ses menottes, il a pris en otage un gardien. Avant qu’il ait pu être maîtrisé, le détenu a eu le temps de blesser l’un des agents d’un coup de couteau à la jambe (Nice-Matin d’hier).
Une délégation reçue en préfecture
L’action d’hier visait à « afficher notre solidarité envers les collègues attaqués et alerter les autorités sur cette montée de la violence», a expliqué Nordine Souab, délégué UFAP. Le directeur de l’établissement pénitentiaire, Jean-François Désire, présent hier matin, a souligné «le professionnalisme et le sang-froid exemplaires grâce auxquels les surveillants ont déjoué une tentative d’évasion» eta dit « comprendre parfaitement les revendications des agents. » Des revendications qui semblent avoir été entendues, puisqu’une délégation a été reçue à la mi-journée par Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet. Avec environ 640 détenus pour 356 places, la maison d’arrêt de Nice est l’une des plus surpeuplées de France. Le tribunal correctionnel de Nice avait eu à juger, voilà quelques mois, quatre retraités venus en aide à des migrants. Hier, c’est un jeune homme de 19 ans qui a été condamné pour avoir transporté des personnes en situation irrégulière dans la Roya. Cet habitant de Saorge a écopé de trois mois de prison avec sursis. Il va interjeter appel. «Soutien à Raphaël, 19 ans, citoyen-acteur des droits humains ». À l’image de cette affiche, des citoyens se sont rassemblés devant le palais de justice pour exprimer leur solidarité envers le jeune Saorgien. Membre du collectif Roya Citoyenne, Raphaël avait été contrôlé le 25 juin dernier à la sortie de Breil, non loin du domicile de Cédric Herrou. Il devait y conduire les quatre personnes contrôlées à son bord. En situation irrégulière, vraiment? Me Zia Oloumi, l’avocat du prévenu, a soulevé les doutes nés des lacunes de la procédure. Son client ne sera au final condamné que pour le transport de trois personnes. Mais condamné, malgré tout. Cet étudiant timide voulait juste, assure-t-il, mettre à l’abri pour la nuit ces personnes signalées par un témoin. Le ministère public avait requis quatre mois de prison avec sursis ; le tribunal a ramené la sanction à trois mois. Raphaël ira plaider sa cause une seconde fois devant la cour d’appel d’Aix-enProvence. C. C.