La soutraitance, le casse-tête d’Iter
Le site de Cadarache, centre de recherche du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), est implanté sur la commune de SaintPaul-lez-Durance, dans les Bouches-du-Rhône. Mais trois villes du Var sont concernées par la distribution des comprimés d’iode, qui a commencé au printemps : Vinonsur-Verdon, Rians et Ginasservis. Des pastilles, qui arrivent en avance par rapport aux programmes qui imposent leur distribution. En effet, le réacteur Jules-Horowitz, destiné à la recherche pour l’industrie électronucléaire et la médecine nucléaire, ne sera pas opérationnel avant 2020.
Lacunes répétées sur deux installations
Quant au RES, réacteur expérimental de propulsion navale, il est annoncé dans un an. Cette « installation nucléaire de base secrète », échappe au contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). C’est l’Autorité de sûreté nucléaire défense (ASND) qui la surveille. Laquelle est une grande muette, y compris sur la date réelle de livraison. Néanmoins les autres installations nucléaires de base sur le site de Cadarache, même si elles ne nécessitent pas la prise d’iode en cas d’incident, peuvent représenter un danger. « Elles sont exploitées dans des conditions de sûreté globalement satisfaisantes Iter, réacteur de recherche civil à fusion nucléaire en vue de la production d’énergie, est implanté sur le site de Cadarache mais il en est totalement indépendant. Iter est en construction et les premiers essais avec de la matière radioactive sont prévus après . Cependant l’ASN estime qu’en des sous-traitants n’ont pas respecté un certain nombre d’exigences de l’exploitant, Iter Organisation. En conséquence, les bâtiments ne sont pas assez solides. », reconnaît Aubert Le Brozec chef adjoint de la division de Marseille de l’ASN, dont le
(1) rapport 2016, vient d’être dévoilé. Mais il y a toujours un « mais » avec l’ASN, qui a constaté des lacunes répétées sur deux installations, au niveau des stations de traitement des déchets et des effluents. Ce qui l’inquiète en particulier, c’est
que l’exploitant n’a pas été en mesure de détecter certaines anomalies, d’où une mise en demeure de faire en sorte de ne plus laisser passer ces problèmes. La solution a été en partie trouvée en recrutant du personnel. Dans ce même rapport, l’ASN pointe des faiblesses dans la gestion des risques d’incendie. La Force locale de sécurité – interne au CEA – qui interviendrait en cas de problème, a montré quelques faiblesses en 2016. Parmi elles, un défaut d’entretien des équipements et un manque de réactivité constaté lors d’exercices, par exemple parce que les plans du site n’avaient pas été mis à jour. Quant aux risques sismiques, bien réels puisque cette partie de la Provence a déjà connu des tremblements de terre, ils ne sont pas assez pris en compte. La résistance des bâtiments de crise à un séisme – c’est aussi vrai en cas de tornade – est insuffisante. Les secours et le poste de commandement seraient inopérants en cas de cataclysme. L’ASN a donc imposé au CEA la construction d’un nouveau bâtiment. Il est annoncé pour septembre 2018 et « aucun retard ne sera accepté sans une justification valable ».