« Dire à notre jeunesse : “Le monde est à vous !” »
Que représente Erasmus, trente ans après sa création ?
Erasmus est devenu un incontournable de la construction européenne. L’Europe, elle se construit avec sa jeunesse, ses étudiants, ses élèves. Aujourd’hui, un programme réussi pour un élève de l’enseignement supérieur passe par un semestre, voire une année à l’étranger. Mais pour que ce soit réussi, cela commence très tôt ! C’est pourquoi des stages sont possibles dès le lycée, notamment les lycées professionnels, plus encore pour des carrières dans le tourisme, l’hôtellerie, la restauration. Le but, c’est de dire à notre jeunesse : “Le monde est à vous !”
Voyager, c’est la promesse d’améliorer son niveau en langues - notoirement bas en France - mais aussi de découvrir d’autres méthodes d’apprentissage ?
Le niveau en langues n’est pas notoirement bas en France. Le problème, c’est qu’on veut tout de suite atteindre l’excellence. Or tous nos collègues anglo-saxons savent que, l’important, c’est de parler une langue étrangère. Pas forcément bien parler, mais au moins savoir communiquer. Le but de ce programme est de déverrouiller l’habitude de parler une langue étrangère.
Etudes, enseignement... Tout ceci est très sérieux. Erasmus, c’est surtout un projet de vie, qui permet de revenir changé ?
Ce que vous dites est très important : c’est la découverte de l’étranger, de l’altérité. On revient forcément changé quand on a baigné dans une culture autre que la sienne. Cette ouverture est essentielle et fonctionne à %. C’est d’autant plus remarquable que ces élèves vont devenir étudiants et, pour certains, professeurs ou enseignants-chercheurs. Or c’est ainsi que l’on construit l’Europe : en apprenant à travailler dès le plus jeune âge en collaboration avec l’étranger, et en sachant que toutes les ressources ne se trouvent pas chez nous. Pour la recherche internationale, c’est un accélérateur formidable !