Nice-Matin (Cannes)

Jean-Pierre Améris va mieux Interview

Le réalisateu­r a présenté sa nouvelle comédie hier aux Arcades. Le Festival des avant-premières se poursuit

- RECUEILLI PAR ALEXANDRE CARINI

Ce n’est peut-être pas un colosse aux pieds d’argile, mais un géant à l’âme sensible. Aussi grand qu’affable, Jean-Pierre Améris est venu présenter Je vais mieux (sortie nationale le 10 janvier), sa comédie adaptée d’un roman de David Foenkinos, avec Eric Elmosino pour antihéros... Qui pourrait être à son image !

Dans votre film, le héros ne se porte pas très bien, mais le spectateur n’en sort pas si mal ?

C’est le principe de la comédie. On ne rit pas de lui, mais avec lui. En lisant le livre, je me suis complèteme­nt identifié à ce personnage : on a tous mal quelque part, au dos, au couple, à son travail… À travers cette douleur physique, on raconte tout ce qui ne va pas dans la vie, au sein d’une société où  % de Français souffrent du dos. Moi, j’ai tendance à penser que cette douleur est liée à tout ce qu’on garde en soi, qu’on ne parvient pas à exprimer.

L’enfermemen­t en soi est un thème récurrent dans vos films ?

Plus jeune, je souffrais de phobie sociale, je ne parvenais pas à entrer dans un magasin ou un resto. J’ai surmonté ça grâce au cinéma, c’est devenu une passion positive.

Vous êtes donc à l’aise pour une présentati­on en avant-première ?

À l’aise, le mot est fort (sourire). J’ai un peu le trac, mais je suis aussi très content de voir le film commencer sa vie. Et puis c’est gratifiant de voir les gens rire. La semaine prochaine, je vais tourner un téléfilm avec Annie Cordy sur l’illettrism­e, or cette dernière dit toujours : « l’important, c’est de faire plaisir aux gens » .Ce précepte me convient parfaiteme­nt. Dans mon film, ce petit homme écrasé par la douleur reprend son destin en main, mais il va aussi sortir de son petit mal personnel et faire quelque chose pour autrui.

Vous êtes aussi venu à Cannes pour le Festival. Votre impression ?

Les aveux de l’innocent a été primé à la semaine de la critique en . Je me souviens avec émotion que mes parents étaient dans la salle, alors que c’était l’anniversai­re de ma mère, qui souffre d’Alzheimer et ne me reconnaît plus, et mon père a disparu depuis. Poids léger a été sélectionn­é à Un certain regard en , une belle projection, et j’ai réussi à monter les marches sans trébucher. À Cannes, je suis moins gêné par les projection­s que par les fêtes et cocktails. Quand il y a beaucoup de monde avec un verre à la main, je ne sais jamais trop où me mettre. Mais si un jour je suis en compétitio­n, je ne peux pas dire non ! « Patrick Evans chante Luis Mariano » aujourd’hui à  h  au Royal Casino. Tarif :  €, pour une place achetée, une boisson et un accès à l’après-midi dansant sont offerts. Rens. .....

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