Nice-Matin (Cannes)

Insalubrit­é : un hôtel vidé de ses occupants

Après l’interventi­on de la mairie hier matin, les personnes priées de quitter Les Jumelles se sont vus proposer un hébergemen­t provisoire jusqu’à mardi

- LOUIS GOHIN lgohin@nicematin.fr

C’est un mal pour un bien. » Devant l’hôtel Les Jumelles (avenue Francis-Tonner), Mme G. manifestai­t hier soir avec d’autres occupants de l’établissem­ent. Le matin même, la mairie avait émis un arrêté pour ordonner la fermeture du lieu. Sur le trottoir, les clients des Jumelles espèrent bien ne pas se retrouver à la rue. Mais certains ont déjà fait leurs valises. « La vie était infernale là-dedans », ajoute Mme G., racontant l’insalubrit­é, les rixes qui rythmaient le quotidien des clients. Des faits confirmés par d’autres occupants, parmi les 11 clients résidant dans l’établissem­ent.

« Tout le monde dehors »

« Mais, en attendant, nous sommes officielle­ment sans logement, rappelle JeanPierre Burgeat, un autre (désormais ancien) client. Ce matin, la police nous a dit ‘‘tout le monde dehors d’ici ce soir’’, sans aucun préavis ! » Les assistante­s du centre communal d’action sociale (CCAS) se sont finalement rendues sur place l’après-midi pour proposer des solutions de relogement, en l’occurrence «des chambres dans deux autres hôtels jusqu’à mardi » ,aannoncé Elisa Letellier, directrice du CCAS. La mairie avait envoyé cet été au gérant de l’établissem­ent, Joël Bouche, trois mises en demeure pour effectuer des travaux. Les services municipaux, en effet, avaient constaté une «absence d’alarmes incendies », la présence (interdite) de réchauds dans les chambres, un « stockage anarchique » ,une « dégradatio­n des installati­ons électrique­s »… «L’hôtel devenait dangereux, imaginez en cas d’incendie ! Des familles habitaient là, commente le directeur général des services de la mairie, Thierry Migoule. Nous les avions aidées à trouver un autre logement, comme nous l’avons proposé à tous les occupants. » Depuis, d’autres clients se sont installés dans l’hôtel sans être avertis de la situation de l’établissem­ent par le gérant. Ce dernier, quant à lui, s’emporte : « Non seulement ils mettent des gens à la rue, mais je ne vais plus pouvoir embaucher de personnel ! C’est de l’emploi en moins. » Reste que, selon les informatio­ns recueillie­s sur place, aucun bail de location n’aurait été signé entre le gérant et les occupants, alors même que celui-ci percevait les APL.

« Je ne bougerai pas d’ici »

Quoi qu’il en soit, les victimes de cette situation n’ont plus, à cette heure, de logement fixe. « Je ne bougerai pas d’ici, si c’est pour me retrouver à la rue mardi prochain ! » réagit l’une d’entre elles. Mais d’autres confient leur intention d’accepter la propositio­n de relogement provisoire.

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(Photo Patrice Lapoirie) Les clients de l’établissem­ent, inquiets de leur sort.

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