Nice-Matin (Cannes)

Dix et huit ans aux “braqueurs saucissonn­eurs”

Les jeunes auteurs du braquage sordide d’un chef d’entreprise dans sa villa de Mougins et des attaques à Antibes de deux stations-service et d’un bar-tabac, ont été condamnés hier

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

François, un gérant de société attaqué dans sa villa de Mougins le 7 novembre 2014, a vécu hier le jugement du tribunal correction­nel de Grasse comme un soulagemen­t. Trois hommes encagoulés et armés l’avaient brutalisé pendant une heure trente tout en mettant à sac sa maison (lire nos éditions d’hier). La grand-mère de sa femme, à l’étage, avait été attachée. Après un jour et demi de débats, Houari Ghaleb et Pierre Pettiti, 23 ans, ont été condamnés hier après-midi à dix ans et huit ans de prison. La justice leur reproche également l’attaque à main armée de deux stations-service et d’un bartabac à Antibes quelques semaines plus tard. L’enquête s’était accélérée grâce à un banal accident de scooter. Le 23 novembre, à 6 h 30 du matin, Houari Ghaleb gît sur la chaussée, le bassin fracturé, alors qu’il était le passager d’un scooter T-Max volé. Il avait près de lui un revolver chargé. Ses baskets étaient recouverte­s de chaussette­s ! Son empreinte génétique sera également retrouvée dans la Mercedes volée qui a servi aux agresseurs de François, le chef d’entreprise mouginois. Tout comme l’ADN d’Akram Bouzouita, condamné hier à cinq ans de prison alors qu’il était déjà sous bracelet électroniq­ue. Abdelaziz El Amri, le commandita­ire présumé de l’expédition punitive à Mougins, ex-salarié licencié de François, a été condamné en son absence à cinq ans de prison. Me Armando, conseil des parties civiles, avait stigmatisé le comporteme­nt du prévenu, absent du procès, qui paradait en Porsche cabriolet sur son compte Facebook.

Le commandita­ire présumé réapparaît

« On ne peut pas dire effectivem­ent qu’il soit animé de passions tristes », avait noté le président Marc Joando en regardant les photos. Le mandat d’arrêt venait d’être signé quand, coup de théâtre, Abdelaziz El Amri s’est présenté hier aprèsmidi au tribunal. Il a aussitôt été menotté et conduit en détention. Les principaux protagonis­tes de ce dossier ont toujours faroucheme­nt nié leur participat­ion aux différents vols à main armée. Ils ont refusé de répondre aux questions des enquêteurs et du juge d’instructio­n. Ils ont démenti être amis malgré l’analyse de leur téléphonie qui démontre le contraire. Le tribunal a estimé les charges réunies par la Brigade de répression du banditisme de la PJ de Nice et les gendarmes, suffisante­s pour les condamner. Me Julien Darras, conseil de Pettiti, a aussitôt fait appel. L’affaire, qui relevait d’une cour d’assises, avait été renvoyée en correction­nelle avec l’accord des victimes. Détenus depuis trois ans, les suspects risquaient d’être remis en liberté pour ne pas avoir été jugés dans un délai raisonnabl­e.

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Un accident avec un scooter volé avait permis aux enquêteurs de relier plusieurs attaques à main armée (DR)

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