Trafic de cocaïne : des Corses condamnés à Nice
Le tribunal correctionnel de Nice a condamné vendredi Anthony Barat, 33 ans, à cinq ans d’emprisonnement pour avoir organisé un trafic de cocaïne en Haute-Corse. Le tribunal, présidé par Catherine Bonnici, est allé au-delà des réquisitions du procureur Alain OctuvonBasile qui avait demandé, à l’issue d’une semaine de débats parfois tendus, trois ans ferme contre cet ancien braqueur. Le procès avait été « dépaysé » pour limiter les pressions. Anthony Barat, officiellement « entrepreneur en débroussaillage et élagage » reste en prison, d’autant plus qu’il est actuellement en détention provisoire, sous le coup d’une mise en examen pour assassinat.
Armes et cagoule
Il est également l’auteur de violences en prison sur François Guidoni qui l’avait mis en cause avant de se rétracter. Douze prévenus étaient poursuivis pour avoir participé, de près ou de loin, à ce trafic qui alimentait les établissements de nuit de la région de Calvi. Depuis sa cellule des Baumettes, Anthony Barat aurait continué à diriger son business. Paul Leonardo, 28 ans, et Tony Guichard, 31 ans, considérés comme les lieutenants de Barat, ont été condamnés respectivement à quatre et trois ans de prison avec maintien en détention. Les quatre femmes poursuivies (défendues par Mes Di Pinto, Airola, De Casalta et Fazai) ont toutes été relaxées au bénéfice du doute.
Au vert en Haute-Savoie
Un cannabiculteur de Balagne, défendu par Me Pont, a quant à lui été condamné à huit mois avec sursis (sans inscription au casier judiciaire). Le parquet avait demandé contre lui un an de prison, dont cinq mois ferme. La plupart des prévenus niaient leur implication dans ce dossier, à l’exception d’Anthony Barat qui avait admis avoir ramené 250 g, puis 160 g de cocaïne, d’Amsterdam. Dans le premier cas pour dépanner un ami et dans le second pour sa consommation personnelle. C’est en enquêtant sur l’assassinat à Calvi de Jérémy Mattioni, le 7 décembre 2012, que les policiers, lors d’interceptions téléphoniques, avaient découvert ce trafic. Barat est présenté comme un proche de Jean-Christophe Massiani, lui aussi abattu en Balagne le 17 août 2014, au cours d’un guetapens. Depuis, Anthony Barat s’était mis au vert en Haute-Savoie. Lors de son interpellation, une cagoule et de nombreuses armes chargées avaient été trouvées chez lui.