Entrée à l’université : fin du tirage au sort ?
La ministre de l’Enseignement supérieur dévoilera aujourd’hui les nouvelles modalités d’entrée à l’université. Le tirage au sort doit disparaître, a-telle promis, mais reste à trancher le caractère obligatoire de conditions d’intégration d’une filière. Trois mois après avoir entamé des concertations avec les principaux acteurs de l’enseignement supérieur, et dix jours après avoir reçu le rapport de synthèse de leurs propositions, Frédérique Vidal annoncera ses décisions, accompagnée du Premier ministre, Édouard Philippe. Sera également détaillé « le plan de réussite étudiants », qui vise à améliorer la qualité de vie des jeunes, via des annonces sur le logement, la santé et le pouvoir d’achat. Ces mesures seront intégrées dans la nouvelle plateforme d’inscription dans l’enseignement supérieur, dont l’ouverture pourrait se faire un peu plus tard que la date habituelle, qui était le 20 janvier. De la mi-juillet au 20 octobre, des groupes de travail constitués de représentants des étudiants, enseignants, universités, recteurs et parents ont planché sur plusieurs thèmes. Avec pour objectifs de supprimer le tirage au sort - seule voie autorisée par le code de l’éducation pour départager les candidats à une licence où la demande excède les capacités d’accueil- et réduire le taux d’échec en première année (près de 60 %).
« Filières en tension»
Quatre options ont été discutées: accès libre à l’université sans avis ni recommandation (situation actuelle), accès libre avec avis et recommandations, accès sous condition, accès sélectif (comme dans les classes prépa, BTS, IUT ou doublelicences). Depuis le 20 octobre, le ministère a rencontré plusieurs des participants. Selon Jimmy Losfeld, président de la Fage, premier syndicat étudiant, « il semble acté que le dernier mot reviendra au bachelier sur son orientation ».« Reste la question du caractère obligatoire du parcours d’accompagnement » proposé aux bacheliers les plus fragiles. La Fage y est « plutôt opposée », mais se dit « prête à discuter si l’on donne des moyens supplémentaires aux universités et autres établissements de l’enseignement supérieur pour la mise en place de ces parcours et pour améliorer la protection sociale des étudiants ». Le syndicat Unef craint, lui, « une possible sélection dans les filières en tension », dont le nombre augmente chaque année, ce qui conduirait de fait à une sélection généralisée, selon sa présidente Lilà Le Bas. Elle veut maintenir l’accès libre à tous les étudiants, avec des moyens supplémentaires, une meilleure orientation et des licences pluridisciplinaires avec une spécialisation progressive.