Florian Philippot veut montrer la voie à Draguignan
Ne lui parlez plus du FN, il « ne se cale pas par rapport au Front national ». C’est sous sa propre bannière, celle du mouvement Les Patriotes, que Florian Philippot a entamé hier sa « tournée nationale des initiatives locales» – dans un restaurant de Draguignan, devant une assiette de daube et une petite centaine de sympathisants. Le député européen a exposé les lignes de la future charte des Patriotes, tout en semant quelques cailloux dans le jardin du FN. Dans la salle, les militants frontistes sont nombreux, parfois encartés… Mais Marine Le Pen les a fortement déçus. « Le patriotisme, comme le dit le général de Gaulle, c’est l’amour de son pays, sans haine des autres », définit Florian Philippot, faisant tordre le nez d’une partie de l’assistance. « Nous sommes quatre Niçois dont trois pieds-noirs, confie Josiane, et entendre toujours ces références à de Gaulle, ça fait mal. » Pour René, c’est même rédhibitoire : « Je n’adhérerai jamais, c’est niet ». La charge de Florian Philippot contre l’Union européenne fait recette. « Que la France ne soit pas une sousrégion européenne, sans aucun contrôle des frontières, avec une politique d’immigration déraisonnable. » Il cite « la nécessité de mettre fin à notre appartenance à l’Union européenne », autant que la remontée des dotations à la défense nationale, « 2 % du PIB c’est le minimum vital ». Comme il l’avait dit dans nos colonnes (1), il est favorable à « des alliances ponctuelles avec tel ou tel leader, face à une loi mauvaise, quand on a besoin de s’unir pour l’intérêt général » – que ce soit avec Mélenchon ou un Républicain. Mais il ne cite pas le FN, ce qui fait sourciller dans la salle, là encore. Quand il tacle implicitement le FN, « les référents départementaux ne sont pas des préfets : si on ne fait pas confiance aux gens sur le terrain, on n’a aucun avenir », il s’attire des applaudissements appuyés. Renseignement pris, la présence de Claudine Kauffmann n’était pas souhaitée. La sénatrice varoise suspendue du FN n’a fait aucun mea culpa sur ses écrits qui comparaient les migrants en France à l’occupation nazie. La porte est ouverte oui, mais pas à n’importe quel prix.
1. Notre édition de vendredi 3 novembre