Ce qu’a fait Macron de ses six mois
Le chef de l’Etat, s’il a réussi à incarner la fonction, n’est pas parvenu à l’entame de son mandat à tenir sa promesse centriste. Les Français le perçoivent d’abord comme un Président de droite
Six mois se sont écoulés depuis le mai, un dixième déjà du quinquennat d’Emmanuel Macron. Comme on le pressentait, le nouveau Président n’a bénéficié d’aucun état de grâce. Quelques couacs gouvernementaux et les débuts hasardeux de l’Assemblée nationale l’ont vite installé dans le dur, au point de le faire glisser aussi bas dans les sondages ( % des sondés se disent mécontents de son action dans une enquête Harris) que François Hollande à l’automne . Emmanuel Macron peut néanmoins se targuer d’avoir su incarner la fonction et mis en branle un nombre conséquent de mesures qui figuraient à son programme. Il n’y a donc pas eu tromperie sur la marchandise. Pour autant, sa principale gageure réside aujourd’hui dans sa difficulté à toujours se prétendre et de gauche et de droite. Pour les Français, au regard notamment du caractère perçu plus flexible que sécuritaire des premières ordonnances Travail ou de la ponction des retraités, Macron apparaît assez nettement comme un Président de droite. Pire encore, l’image de « Président des riches » commence à lui coller à la peau, tel le sparadrap du capitaine Haddock, accentuée par ses maladresses verbales sur ceux qui « foutent le bordel » ou « ne sont rien ». De l’éventuelle inflexion à gauche qu’il donnera, ou pas, dans les mois à venir, et que semble devoir annoncer l’arrivée de Christophe Castaner à la tête de LREM, dépendra la recomposition du paysage politique. Et en particulier la résurgence d’une droite que la politique d’inspiration libérale du gouvernement a réussi à profondément diviser, ou d’une gauche socialiste toujours KO debout.