L’art mais pas la manière
Ainsi, alors qu’il a déjà effectué la dixième partie de son quinquennat, Emmanuel Macron ne rallie-t-il plus que % de soutiens et principalement chez les anciens électeurs de Fillon. Difficile d’être à la fois aussi impopulaire mais aussi peu contesté et de se retrouver autant désavoué par un prédécesseur qui n’est même pas capable de se poser en successeur. Il faut dire que l’actuel locataire de l’Elysée possède l’art mais pas la manière. Fort d’un charme qui en fait le plus agréable à regarder et le plus intéressant à entendre, il recourt rarement aux amabilités démagogiques qui jusque-là semblaient liées à l’exercice de sa fonction. Qu’il stigmatise les illettrés, qu’il vitupère les fainéants ou qu’il accuse des travailleurs en colère de « foutre le bordel » en clamant que « La démocratie n’est pas la rue » ,on ne saurait l’accuser de chouchouter la base et d’essayer de se faire pardonner sa réussite personnelle. Sa réconciliation avec les journalistes a été brève et sans chaleur. On devine qu’il n’est pas plus à la veille d’autoriser les médias à mettre leur nez dans les affaires de l’État qu’à solliciter l’avis des commentateurs de l’actualité avant de prendre une décision importante. Encore heureux que, sans statut officiel ni budget, Brigitte lui vaille avec ses seuls genoux plus de sympathie que ne lui en attire sa matière grise.