Nigel Kennedy : «J’adore que ce festival ait des aspects classiques... sans l’être !»
Que représente pour vous le fait de parrainer ce festival ? J’adore l’idée que cet événement ait des aspects classiques... sans être justement classique ! Je me réjouis de jouer aux côtés de cet orchestre, avec mon violon, un répertoire pas classique au sens strict, cela colle parfaitement à mon style. Et me produire dans une ville comme Nice est juste fantastique. Spécialement à cette époque de l’année, où il y a davantage de chances que le public soit constitué de gens d’ici. J’espère que deux ou trois heures durant nous allons leur permettre de s’évader totalement...
L’occasion aussi de populariser la musique classique auprès de la jeune génération ?
C’est compliqué pour eux, comme pour leurs aînés d’ailleurs, de s’intéresser à de la musique originale, car il y a peut-être deux ou trois artistes à l’heure actuelle mis sur le devant de la scène mondiale, comme Ed Sheeran ou Adèle. Alors c’est merveilleux de leur donner la possibilité d’apprécier différents genres de musique. Comme je le fais.
Qui appréciez-vous ?
Stéphane Grapelli a été, avec Isaac Stern et Yehudi Menuhin (sans lequel je n’aurais sans doute pas ni étudié la musique classique, ni ouvert mon esprit à tant de styles) l’un de mes mentors. J’ai souvent joué avec Stéphane, un homme adorable. Toujours souriant, quand il jouait du violon, il était transfiguré, il paraissait trente ans de moins ! J’aime beaucoup aussi Jean-Luc Ponty, qui était dans le Mahavishnu Orchestra et a joué avec Frank Zappa. Il a fait évoluer le violon pour en faire un instrument rock et jazz, pas uniquement un truc gipsy. Et Richard Galliano, bien sûr, qui a une telle intelligence musicale et avec lequel j’adorerais travailler à nouveau...