Eauet changement climatique : s’adapter oui, mais pas n’importe comment !
Alors que les nations sont réunies à la COP pour accélérer la transition vers un monde plus résilient aux changements climatiques, l’eaudoit être plus que jamais au coeur des débats. L’été a été la proie de sécheresses et, en cette fin d’automne, ce n’est même pas fini. La nécessité d’adapter les modes de gestion dans le domaine de l’eaun’est plus à démontrer. Les solutions techniques sont désormais bien identifiées : restaurer les zones humides, décloisonner les rivières, diversifier les approvisionnements en eau, désimperméabiliser les sols, réutiliser les eaux usées traitées, réparer les fuites et mieux partager l’eau. L’agence de l’eau a déjà mobilisé M€ pour le grand quart Sud-Est pour aider les collectivités et le monde économique à engager ces actions. Son e programme () proposera des aides spécifiquement dédiées l’adaptation au changement climatique. Face au constat d’une vulnérabilité généralisée de nos territoires pour la disponibilité en eau, la question
« Nous connaissons les secteurs où agir plus vite ou plus fort. »
n’est plus de savoir s’il faut agir ni même comment, mais où et quelles priorités se donner pour investir. Nous connaissons les secteurs où agir plus vite ou plus fort. L’agence de l’eau a, en effet, établi des cartes de vulnérabilité. C’est là qu’il faut concentrer l’effort en mettant en oeuvre des mesures adaptées et à coûts maîtrisés. Le premier réflexe est souvent de chercher à contrer les effets du changement climatique. On veut ainsi renforcer les digues, lorsque les villes sont menacées d’inondations ou créer des réserves d’eau pour pallier la sécheresse estivale. Mais ces ouvrages coûtent cher à la collectivité et doivent être entretenus pour être efficaces sur la durée. Par exemple, le stockage de m d’eau coûte près d’un
million d’euros. Gardons en tête que répondre au changement climatique par ce type d’ouvrage implique une prise de risque et une possible maladaptation : une retenue peut être surdimensionnée si le changement climatique s’avèremoins marqué ou à l’inverse si le cours d’eau est moins abondant que prévu, au point de ne pas pouvoir remplir les réserves enhiver. Chaque cas est différent et des analyses coûts-bénéfices sont indispensables pour justifier la pertinence et l’efficience économique des ouvrages à long terme. Le Plan de gestion de la ressource de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, met en évidence cette graduation de la réponse au changement climatique en évoquant d’abord les principes de partage de l’eau comme premier levier, ainsi que les économies d’eau, et ensuite, là et quand c’est nécessaire, le recours à des investissements lourds.