COP 23 : sur des charbons ardents faceaux Etats-Unis
Hier matin, à laconférence climat de l’ONU à Bonn, dite COP 23, « l’Alliance pour la sortie du charbon » a été lancée par le Royaume- Uni et le Canada. Parmi ses membres, figurent l’Angola, la Belgique, la Finlande, la France, l’Italie, les îles Marshall, le Portugal, le Salvador, mais aussi plusieurs États américains et canadiens (Washington, Alberta, Vancouver...). Tous se sont déjà engagés à éliminer graduellement leurs centrales au charbon, avec desdates limitesdifférentes (par exemple 2030 pour la Grande-Bretagne et le Canada, ou 2021-22 pour la Nouvelle-Zélande et la France). Cependant, les pays de cette alliance représentent au total une part minime de la consommation charbonnière mondiale, concentrée en Asie (Chine, Inde, Asie du sud-est).
« Un signal positif »
Le charbon, première source d’électricité dans le monde (40%), mais énergie la plus dommageable pour le climat et la qualité de l’air, est au coeur de la bataille contre leréchauffement. « C’est un signal positif de l’élan mondial contre le charbon », a réagi Jens Mattias Clausen (Greenpeace) : « Mais cela met aussi en évidence les gouvernements à la traîne, ou ceux qui promeuvent l’énergie fossile la plus sale dumonde ». « La position de l’administration sur l’accord de Paris reste inchangée », a souligné le Département d’Etat américain : « Les Etats-Unis ont l’intention de se retirer de l’accord, àmoins que le président puisse identifier des termes plus favorables aux entreprises, travailleurs et contribuables américains ». Deuxième émetteur de gaz à effet de serre au monde, et premier émetteur historique, les États-Unis ne pourront se retirer formellement de l’accord avant novembre 2020. Mais en attendant, le gouvernement a déjà annulé le « plan pour une énergie propre » deBarack Obama, qui visait à réduire les émissions des centrales thermiques, ainsi que les engagements financiers au Fonds vert de l’ONU.
Quels financements ?
L’accorddeParis adopté en 2015 après plus de vingt ans de tractations, vise à garder le monde sous 2°C de réchauffement. ÀlaCOP23, présidée par les îles Fidji, les délégués de près de 200 États travaillent jusqu’à vendredi à la mise en place des règles d’application de l’accord. Contentieux récurrent des négociations climat, pays en développement, émergents et petites îles, ont accusé les pays développés d’engagements insuffisants sur les financements climatiques comme les réductions d’émissions. La délégation de négociateurs américains, en particulier, a pu susciter l’irritation. « Sur la question des financements, ils ont une ligne plutôt dure et ont commencé à susciter de la colère », explique l’Américain Alden Meyer, observateur de longue date de ces négociationsàhuis clos. « Notre tâche a été encore compliquée par le désengagement du premier émetteur historique », a lancé hier le Maldivien Thoriq Ibrahim, au nomdes petites îles : « Mais ce processus n’en est pas à sa première difficulté politique et ce développement malheureuxdevrait êtrevu comme l’occasionde faire mieux, plutôt que de nous soustraire à nos responsabilités ».