NATATION L’ONN prépare l’avenir
Après avoir connu des années fastes, ponctuées par neuf médailles olympiques dont quatre en or à Londres, le club niçois est en train de reconstruire un futur doré avec une nouvelle génération
Mercredi, 8 heures du matin. Le mercure affiche à peine 10 degrés quand les huit nageurs du groupe “Elite” de Fabrice Pellerin se jettent déjà à l’eau dans le bassin olympique extérieur, mais heureusement chauffé à 28 degrés. Un horaire bien matinal, d’autant que les cinq garçons et trois filles ont déjà une heure de musculation et d’étirements dans les pattes. Le coach de tous les succès aux Jeux de Londres en 2012 prépare désormais ceux de Tokyo en 2020 avec ce nouveau groupe de nageurs, âgés de 14 à 22 ans, où Charlotte Bonnet joue le rôle de grande soeur. Même s’il n’aime pas trop faire de parallèles avec la génération dorée des Agnel et Muffat, « ça ne rend service à personne », Fabrice Pellerin assume quelques similitudes.
Comme en
« Le projet 2012 a commencé dès 2008. Et là, oui, il y a une symétrie entre ces deux époques. Je retrouve un effectif équivalent en nombre et en homogénéité, dans les profils, les âges et les morphologies aussi. Ce sont aussi de jeunes nageurs ambitieux ». Pour rejouer les premiers rôles au niveau mondial, le coach niçois n’a pas changé sa méthode. Son leitmotiv, le travail et la patience. Façonner le corps et l’esprit d’un champion ne se fait pas en un jour. Même le très précoce Yannick Agnel, champion olympique à 20 ans, est passé par cette phase. « Quand il nous a rejoints, il avait des capacités, un discours ambitieux, mais il a aussi eu besoin de beaucoup de travail. La reconstruction de sa nage s’est passée ici ». A moins de trois ans des Jeux de Tokyo, et quasiment une décennie plus tard, cette impression de rebâtir un groupe de futurs champions plaît au coach. Son discours est résolument optimiste. « Oui, je suis très confiant parce que l’on a des valeurs sûres comme Charlotte (Bonnet), et un vrai renouvellement. Aujourd’hui, si vous leur demandez s’ils visent la qualification pour les JO de Tokyo, tous les nageurs du groupe vous diront qu’ils se lèvent le matin pour cela. Mais sur ces huit, j’ai bon espoir d’en qualifier six. Et puis d’autres nageurs se grefferont peut-être au “projet Tokyo” ». Et derrière ce groupe d’Elite, l’ONN possède encore un très bon réservoir. Des talents encore plus jeunes, qui performent dans leurs catégories d’âges et pourraient être les futurs représentants de la ville de Nice pour Paris 2024.
« Garder la motivation »
« On est dans un cycle de préparation pour Tokyo, mais il faut toujours avoir un temps d’avance, donc on est obligé de préparer Paris 2024 », reprend Pellerin. « Nous avons une présence de nageurs dans toutes les catégories d’âges (parmi les meilleurs de France), mais cela reste difficile d’évoquer une performance sur 6-8 ans. Le nageur ne doit pas se blesser, garder la motivation...» Un nageur performant à l’adolescence n’est pas forcément synonyme de champion arrivé à l’âge adulte. « Nous avons un double enjeu avec ces jeunes de 13-14 ans. Vivre de bons moments sportifs, gagner des médailles, mais aussi arriver à construire une carrière à moyen terme. Le principal écueil est là : il ne faut pas griller les cartouches trop tôt. C’est un scénario classique quand on pratique un sport aussi intense. Et c’est notre travail d’équilibriste d’y parvenir ». Le CV de Pellerin prouve qu’il tombe rarement de la corde.