Nice-Matin (Cannes)

Grasse : L’Alternativ­e monte sur ses grands chevaux

- E. F.

Le ton monte entre la Ville et le groupe d’opposition L’alternativ­e, de Stéphane Cassarini et Myriam Lazreug. Il grimpe en flèche en raison de cette « affaire » dite des concierger­ies (il s’agit en fait, de logements de fonction tansformés en concierger­ies, Ndlr), qui pourrait bien plomber l’ambiance grassoise au cours des prochaines semaines. Petit résumé pour une meilleure compréhens­ion du contexte... Dans notre édition du  novembre, les deux opposants nous faisaient savoir qu’ils avaient déposé une plainte contre la Ville pour des motifs sérieux : concussion (la perception par un fonctionna­ire de sommes indues, Ndlr) et détourneme­nt de biens publics. « Nous nous sommes aperçus de la mise en place d’un système pour détourner la loi sur l’attributio­n des logements de fonction », s’était alors étonnée Myriam Lazreug. Dans la foulée, (notre édition du  novembre), la municipali­té contre- attaquait par la plume de l’adjointe, Valérie Copin. Et menaçait, à son tour de donner une suite pénale aux propos de Myriam Lazreug et Stéphane Cassarini, jugés « indignes et diffamants ». Un partout à la fin de ce match. Sauf que les deux opposants ont décidé de jouer une prolongati­on.

Des questions... sans réponses

Et donc, de surenchéri­r... « M. Viaud, avec grand courage, met son adjointeMm­eCopin en première ligne. Espère-t-il qu’elle lui serve de fusible ? L’adjointe aux affaires juridiques nous accuse, rien que cela, de “jeter l’opprobre sur les élus, les servicesmu­nicipaux, les agents de la ville.” Or, nous savons parfaiteme­nt qui a transformé illégaleme­nt les logements de fonction en concierger­ies et en a choisi les bénéficiai­res. Il s’agit de M. Viaud etMme Copin et de personne d’autre. » Ils poursuiven­t : « Etonnement, Mme Copin ne parle que de la vente du logement de fonction à la directrice du cinéma Studio. Cette délibérati­on fait l’objet d’un recours pour excès de pouvoir devant le Tribunal administra­tif. Mais la plainte que nous avons déposée devant le procureur de la République dénonce un système frauduleux et porte, entre autres, sur les points suivants : • Comment une fonctionna­ire qui n’occupe plus depuis  le poste auquel le logement de fonction est attribué peut- elle continuer à occuper les lieux ? • Pourquoi le maire qui se vante de s’êtremis en conformité avec la loi ne lui demande pas l’arriéré de loyer dû à la ville ? • Pourquoi ce logement est-il exonéré de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères alors qu’il bénéficie de ce service, ce qui est illégal ? • Pourquoi la seule solution trouvée est d’accepter sa demande d’acheter le logement de fonction ? • Pourquoi le maire n’est-il pas en mesure de nous fournir l’arrêté d’attributio­n de ce logement ? • Pourquoi un employé de l’associatio­n Forum, donc une personne non fonctionna­ire, bénéficie-t-il d’un logement de fonction ? • Pourquoi un fonctionna­ire à la retraite depuis des années, grand électeur sur la liste deM. Viaud, continue-t-il d’occuper le logement de fonction sans décision du conseil municipal ? • Pourquoi ne nous communique-t- on pas l’arrêté d’attributio­n du logement de fonction occupé par la gardienne de la piscine ? Cet arrêté, s’il existe, est-il postérieur à la décision du tribunal administra­tif ayant annulé la décision du maire précédent de lui octroyer ce logement ? • Pourquoi avoir créé en dehors du conseil municipal (ce qui est illégal) des postes de concierges attribués à des fonctionna­ires à temps complet sur d’autres postes en permettant à leur conjoint (non fonctionna­ire) de les remplacer dans ce travail ? • Pourquoi la bénéficiai­re d’une résidence d’artiste peut- elle se maintenir dans les lieux ( m²) sans bourse déliée près un an après l’expiration de la convention ? »

« Lesmenaces? Nousysomme­shabitués »

Pour Myriam Lazreug et Stéphane Cassarini, « c’est le refus de nous donner le moindre élément de réponse qui nous a conduits à nous tourner vers la justice. Ne rien dénoncer, c’est être complice. Nous ferons de même pour les logements privés de la ville puisque nous n’avons pas de réponse à nos questions depuis des mois, le chef du service juridique de la Ville estimant que fournir la liste des logements, le montant des loyers et les sommes dues éventuelle­ment constitue un travail trop important pour être fait en deux mois. » Ils le disent en choeur : « Nous attendons donc sereinemen­t la plainte de Mme Copin et de M. Viaud car chaque propos que nous tenons est justifié par une preuve. Notre seule boussole est la défense des Grassois. Rien ne nous fera dévier de notre cap, c’est ce qui guide notre travail d’élus. Quant aux menaces, nous y sommes habitués et elles ne nous intimidero­nt pas. » Ça, on l’avait bien compris !

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(Photo X. D.) Myriam Lazreug et Stéphane Cassarini.

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