Nice-Matin (Cannes)

La forcerie Bedino, au temps des champs de mimosa, il y a cinq génération­s…

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À l’écart du boulevard, au fond de l’impasse des Mimosas, se trouve une ancienne forcerie. Au siècle dernier, cette exploitati­on était environnée de mimosas sauvages, à la place des immeubles du quartier actuel. La famille Bedino faisait fleurir des variétés domestique­s, cultivées sur la propriété, pour les envoyer à Paris et en Angleterre (on coupait le mimosa vert pour le faire mûrir à la vapeur dans les ateliers).

« Il y avait une grande conviviali­té»

Arrivé d’Italie à la fin des années 1920, Joseph Bedino a d’abord travaillé comme vannier, à Cagnes. «Il s’est rendu compte que les mimosistes qui utilisaien­t ses paniers gagnaient de l’argent », raconte sa petite-fille Michèle Barel, qui réside toujours dans la propriété avec sa fille et ses propres petits-enfants. Joseph Bedino achète un petit terrain à Cannes pour y cultiver du mimosa. Puis il rachète une à une les parcelles voisines, avant de faire venir son épouse d’Italie. Les Biancotto, « des cousins » ,raconte Mme Barel, ouvrent à leur tour une exploitati­on dans le quartier, en 1946. «Dix personnes du quartier venaient égrainer le mimosa », raconte-t-elle. « Tout le quartier venait chez nous, mes grands-parents étaient les seuls à avoir le téléphone… On faisait pousser des pastèques que tout le monde mangeait l’été. C’était d’une grande conviviali­té ! » Joseph Bedino est décédé à 69 ans, au volant de son tracteur. Son fils libraire n’a pas perpétué l’activité de la forcerie. Aujourd’hui, ses arrière-arrière-petits-enfants grandissen­t au milieu des mimosas sauvages qui poussent encore sur la propriété. « Je fais des cabanes, je monte aux arbres…» raconte Giulia, 8 ans. Ses jeux sont les mêmes que sa grand-mère il y a soixante ans et que beaucoup d’habitants et anciens résidents du quartier, autrefois très rural.

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