Nice-Matin (Cannes)

Antoine Duléry: dans la peau de ses héros

Interview Pour les 30èmes Rencontres cinéma, le comédien en invite plus d’un sur scène ce soir au Théâtre Croisette, à travers les imitations de tous ces acteurs qu’il affectionn­e. Rire garanti !

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«Allô, bonjour, Antoine Duléry, acteur ». Au téléphone, l’une des vedettes les plus populaires de France. Mais Antoine Duléry, c’est un peu comme un shampoing deux en un. Non seulement le plaisir de voir le comédien. Mais aussi le rire devant les imitations de tous ses copains. Dans Antoine Duléry refait son cinéma, le voilà qui raconte une fin de soirée où sont conviés aussi bien Fabrice Luchini que Jean Dujardin. On rigole avec Belmondo son idole, on se gondole à l’évocation de Louis Jouvet ou Gabin. Le 7è art rigolard, mais aussi un bel hommage, tendre et affectueux, aux talents du grand écran. Du commissair­e Larosière à Paul Gatineau dans Camping , Duléry se multiplie à l’envie. À tour de (d) rôles… ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr Antoine Duléry (re)fait son cinéma, mercredi 22 novembre à 19 h 30 au théâtre Croisette. Tarif plein : 17 euros. Tarif jeunes et chômeurs : 10 euros. Duléry re-fait son cinéma ? Du nouveau au show ? J’ai affiné le spectacle, ajouté des personnage­s comme Marlon Brando, Roger Hanin, Sarkozy aussi, car il a dit un jour : « tous les hommes politiques sont un peu comédiens ». Mais c’est toujours Antoine Duléry dans une soirée entre amis, qui ne parvient pas à rentrer chez lui alors que sa femme l’attend. Il y a aussi Daniel Prevost, Patrick Chesnais, Jean Dujardin, et même un psy. C’est une comédie à l’italienne, anachroniq­ue, surréalist­e, drôle j’espère, mais aussi émouvante.

Et un bel hommage aux monstres sacrés et à l’amitié ?

Exactement ! Je n’imite que les gens que j’aime et j’admire. Ce sont des acteurs avec un énorme charisme, du talent, et une personnali­té extrême car ce sont des grands artistes avant tout. On les reconnaît au geste ou à la voix, ce sont des stars éternelles.

Jusqu’à  ans, Vous étiez fou de dessin. L’imitation tient un peu de cela aussi ? Tout à fait. En deux-trois traits je dessinais un bonhomme. J’essaie de faire pareil en deux trois gestes, pour que quelqu’un soit tout de suite identifiab­le. C’est d’abord un travail d’observatio­n.

Pourquoi ce besoin d’imitation ?

Tout petit, j’étais très introverti, j’avais besoin d’être un autre. Mes imitations sont plus proches de l’interpréta­tion, je me fonds dans Luchini ou Arditi, ce n’est pas juste du mimétisme. Je suis allé au-delà de ma timidité pour faire rire les copains car vous savez, l’acteur n’est jamais très bien, seul avec lui-même. Belmondo, votre idole, est même devenu un de ces copains ? Je l’imitais déjà quand j’avais  ans ! Je suis redevable de sa rencontre à Claude Lelouch, et on a joué ensemble au théâtre durant  mois. C’est devenu un grand ami en effet. Jean-Paul, c’est pour moi le cinéma, le rire et les pleurs ; le polar et le film de cape et d’épée, la nouvelle vague et le film d’auteur. C’est le père, le frère qu’on aimerait avoir, le copain auquel on veut tous ressembler.

Vous avez également tourné sept films avec Claude Lelouch ?

J’aime sa liberté et l’improvisat­ion. Il adore les acteurs, et il y a toujours un esprit de troupe sur les tournages.

Une atmosphère de bande, comme dans un film de Sautet ?

Ah oui, j’adore ! Même si le milieu est devenu plus individual­iste, j’y ai encore de grands copains, comme Jean Dujardin.

Vous êtes devenu populaires avec deux rôles aux antipodes : mari infidèle dans Camping ,et inspecteur Larosière dans les Agatha Christie ?

Camping, c’est plus de  millions d’entrées, dans un rôle de compositio­n alors que Larosière me ressemble davantage. Ce sont deux rôles complèteme­nt différents, j’en suis très content.

Une popularité sur le tard?

J’ai toujours travailé. Et Gide disait : « Faut suivre sa pente, du moment qu’elle monte..».

Vos projets hors one-man show ?

J’ai tourné deux polars , Crime parfait, pour France , où je joue une sorte de Colombo. J’ai aussi le projet de réaliser mon premier film, une comédie à l’italienne que je suis en train d’écrire. Je dois également tourner dans l’adaptation cinéma d’Edmond ,la pièce à succès. Enfin, j’ai un projet de film pour Belmondo, avec mon compère Fabien Onteniente. Reste à convaincre Jean-Paul.

Si vous deviez imiter Duléry ?

Ah… C’est compliqué. Je n’oserais jamais !

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(Photo DR) Quand Antoine Duléry imite un Fabrice Luchini plus vrai que nature...

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