Comportements dangereux ciblés
Les gendarmes de la compagnie de Cannes sillonnent les routes pour traquer les infractions au Code de la route. Le but : faire baisser le nombre d’accidents.
La sécurité routière est le domaine dans lequel on peut sauver le plus de vies. » Le commandant Jean-Paul De Azevedo, qui a récemment pris la tête de la compagnie de Cannes et ses 180 hommes, en sait quelque chose. L’ancien patron de Brigade d’Intervention Rapide (BRI) a, depuis son arrivée en août dernier, pris des mesures drastiques pour endiguer le nombre d’accidents, en hausse dans le département. « Compte tenu de la charge de travail des unités, il a fallu s’adapter. » Notamment en redéployant des patrouilles “multiserivces” afin de « rendre plus efficiente la présence des gendarmes sur le terrain. ». L’objectif ? Traquer tout comportement dangereux. « Il y a deux causes majeures dans les accidents concernant les deux-roues : l’inattention, et le non-respect des priorités. Dans 70 % des cas, le pilote est responsable. Le but de ces patrouilles est de ne plus laisser passer d’action génératrice d’accidents : feux rouges, stops, ligne continue, téléphone... » C’est donc désormais directement sur les routes que les militaires interviennent.
Verbalisations “au vol”
« Lorsque nous sommes en uniformes, en contrôles statiques à des ronds-points, au bout de 5 minutes, les gens sont déjà informés entre les réseaux sociaux et les appels de phare », constate le major Philippe Domblides, commandant adjoint du PSIG Sabre. « Il a fallu trouver d’autres méthodes. » Dans une voiture banalisée, en tenue civile, les militaires, lunettes noires vissées sur le nez, sillonnent régulièrement le secteur, l’oeil acéré, de Théoule-sur- Mer à Villeneuve Loubet en pas- sant par Pégomas. Ici, un conducteur de scooter sans gants. Là, une femme au volant de sa voiture, portable en main. Un peu plus loin, un véhicule dont le contrôle technique expire d’ici peu. Un gros travail de prévention qui comporte aussi une part d’action. « Nous sommes parfois contraints de verbaliser “au vol” lorsqu’on ne peut pas faire demi-tour ou se lancer dans une course-poursuite et risquer de provoquer un accident, ce qui serait évidemment contreproductif », détaille le major Domblides. « Dans ce cas, on relève la plaque d’immatriculation, ainsi qu’un maximum d’informations sur le conducteur, et on convoque la personne plus tard. » Une technique dissuasive qui commence à faire ses preuves. « On ne traque pas les délits à tout prix, c’est un autre état d’esprit», précise encore le commandant De Azevedo. Celui de sauver des vies.