Nice-Matin (Cannes)

Arthur Dupont, l’humour et la mort au cinéma

Aux Rencontres Cinéma de Cannes, le comédien présente Grand Froid ce soir, une comédie sur les pompes funèbres !

- ALEXANDRE CARINI

Al’hôtel Splendid, il ne se recueille pas dans le silence, bien au contraire. Avec ses yeux bleus comme des billes, Arthur Dupont a le contact facile, et partage un enthousias­me volubile. C’est néanmoins pour une comédie sur la mort qu’il vient aux RCC, en compagnie du réalisateu­r cannois de Grand Froid, Gérard Pautonnier. Un road-movie décalé et jubilatoir­e, adapté du roman de Joël Egloff (coscénaris­te) sur la drôle de survie d’une petite entreprise de pompes funèbres. Présenté à19h 30 aux Arcades. Mort de rire? «Il n’y a pas sujet plus tabou, c’est notre plus grand mystère à tous. Comme dit Bacri, c’est le contrat signé à ta naissance, il, faut en accepter le terme, reconnaît le jeune homme, plus vivant que jamais. J’aime le ton du scénario, avec ces personnage­s qui ont tous un grain et une mission à mener audelà de la mort ». La (sortie de) route est décidément longue, qui mène à l’ ultime demeure. Corbillard brinquebal­ant mais rigolard, où l’ humour et la mort font bon chemin. Un Grand froid plus grinçant que glaçant dans les paysages enneigés de Pologne et Belgique. Une voiture plantée avec les proches du défunt et le curé, au beau milieu d’un lac gelé. Un véhicule mortuaire à l’arrêt dans une station service désertée. Bizarre, vous avez dit blizzard ? « C’est un film d’ambiance et de comédiens, autant d’images que d’humour, une sorte de western urbain, indique Gérard Pautonnier, passé par la pub avant le 7ème art. Je suis venu à la réalisatio­n avant tout pour le plaisir de voir les acteurs jouer, je suis là pour leur créer des espaces d’expression ».

Plus qu’un Outsider

Avec Jean-Pierre Bacri et Olivier Gourmet, le roi Arthur ne pouvait rêver meilleurs chevaliers d’outre-tombe, pour ce film audacieux sur la forme et le fond (!). « Je n’ai pas envie de faire des comédies trop faciles, même si le cinéma doit être populaire et accessible ». Et puis avec Bacri, avec lequel il était déjà allé Au bout du conte pour Agnès Jaoui, Dupont forme un duo détonnant. Et le noir leur va si bien, au milieu du blanc ! «Jean-Pierre, je l’ai redécouver­t. Il représente une certaine sobriété, une élégance, et il est hyperjuste, tant humainemen­t qu’en tant qu’acteur ». Malgré son double patronyme, Dupont n’est pas Monsieur tout le monde. Et sa figure semble dessiner le nouveau visage du cinéma français, depuis plusieurs années. Acteur au profil de jeune séducteur un peu maladroit, mais aussi chanteur compositeu­r dans Palladium, le jeune homme a de multiples cordes à sa guitare, qu’il trimballe sur tous les tournages. Bientôt à l’affiche de Normandie nue (avec François Cluzet) dans un registre plus dramatique, il a même endossé le costard du trader pour Outsider : «Après avoir vu les essais, Jérôme Kerviel m’a dit lui-même: c’est toi ! ». Depuis la cote d’Arthur Dupont ne cesse de grimper.

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( (Photo A. C. )

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